
Eric Lombard, Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, à l'Elysée (Paris) le 16 avril 2025. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
A l'issue de cette rencontre à Bercy ce vendredi, une réunion hebdomadaire a été actée pour suivre les entreprises en difficulté.
Les dirigeants syndicaux ont été reçus pendant près de deux heures vendredi 18 avril à Bercy pour évoquer les potentiels effets de la hausse des droits de douane américains sur l'emploi en France.
Ainsi, la CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC ont échangé avec les ministres du Travail (Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet), des Comptes publics (Amélie de Montchalin), du Commerce extérieur (Laurent Saint-Martin), de l'Industrie (Marc Ferracci), ainsi que la secrétaire d'Etat chargée du Numérique (Clara Chappaz).
La patronne de la CGT, Sophie Binet, a déplore auprès de l'AFP avant cette réunion " un contexte avec énormément d'incertitudes, avec certains secteurs qui sont directement concernés, comme le cognac, et certains secteurs qui peuvent vite le devenir indirectement ". La syndicaliste pointe également " les risques d'effet d'aubaine colossaux avec des entreprises qui en profitent pour restructurer, comme par exemple Engie qui annonce vendre une filiale de 4.500 salariés".
A Bercy, la CGT a présenté " 16 mesures d'urgence contre la guerre commerciale " parmi lesquelles la "création d'une cellule de crise hebdomadaire sous l'autorité du ministre de l'Économie, réunissant syndicats, patronat, Bpifrance, Caisse des Dépôts, élus locaux et services de l'État" avec une "déclinaison" dans les territoires, "un moratoire sur les licenciements" ou encore "un cadre strict de conditionnement des aides publiques versées aux entreprises".
Pour Marylise Léon (CFDT), l'"enjeu (est) de répondre aux urgences emplois". "Aujourd'hui, il y a de très grosses inquiétudes de la part des salariés: dans les entreprises, il y a des suppressions de CDD, des missions d'intérim qui s'arrêtent, des contrats qui ne sont pas renouvelés et des plans sociaux qui continuent avec pour certaines entreprises, un effet d'aubaine", a-t-elle dénoncé.
Mais pour l'heure, aucun chiffre précis sur le nombre d'emplois directement ou indirectement menacés n'a été présenté aux représentants des salariés , ont précisé les responsables syndicaux.
Un bras de fer commercial entre les Etats-Unis et l'UE
Cette réunion, réclamée à cor et à cri par les syndicats, survient quelques jours après un Conseil national de l'Industrie auquel ils n'ont pas été conviés.
Le 9 avril, les industriels français se sont réunis à Bercy autour du ministre Marc Ferracci pour faire part de leurs inquiétudes face à un "choc historique" et tenter d'élaborer une position française. L'un des principaux enseignements était qu'il n'y a " pas d'objection à une approche ferme et une réponse rapide de l'Union européenne ", selon Bercy, rapportant toutefois des "sensibilités" et des "inquiétudes" différentes selon les filières, notamment sur les conséquences d'une escalade.
Taxe, réplique, taxe, réplique: les Etats-Unis et l'UE sont engagés depuis plusieurs semaines dans un bras de fer commercial.
Le président américain, qui a bouleversé l'ordre économique international, a annoncé des fortes hausses des droits de douane américains, avant de les ramener provisoirement à 10% sur la plupart des produits pour une durée de 90 jours.
L'UE, qui avait prévu de répliquer, s'est alignée sur cette pause américaine pour négocier avec l'administration américaine, sans toutefois communiquer de calendrier précis.
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