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Emmaüs: la préfecture ordonne la fermeture d'une communauté en grève depuis six mois
information fournie par Boursorama avec AFP 03/01/2024 à 13:16

Photo prise à l'entrée de l'entrepôt de la Halte Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille près de Lille, le 21 novembre 2023.  Sameer Al-DOUMY / AFP ( AFP / SAMEER AL-DOUMY )

Photo prise à l'entrée de l'entrepôt de la Halte Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille près de Lille, le 21 novembre 2023. Sameer Al-DOUMY / AFP ( AFP / SAMEER AL-DOUMY )

La préfecture du Nord a ordonné mercredi, en raison du risque d'incendie, la fermeture de la Halte-Saint-Jean, communauté Emmaüs dont des compagnons sont en grève depuis six mois pour dénoncer leurs conditions de travail et demander leur régularisation.

Installée à Saint-André-lez-Lille, la Halte-Saint-Jean doit être mise aux normes car une commission a relevé des anomalies, notamment "l'absence d'un système incendie adéquat" lors d'une visite au mois d'octobre, précise la préfecture dans un communiqué.

La préfecture souligne que l'arrêté préfectoral "est bien une mesure de protection et non une mesure d'expulsion, intervenant au titre des règles de sécurité d'un établissement recevant du public (ERP)", parce que l'exploitant n'a pas entrepris de travaux depuis cette visite.

Une intervention policière n'est pas prévue dans les prochains jours à la Halte-Saint-Jean, devant laquelle les grévistes, soutenus par la CGT et le comité des sans-papiers, tiennent un piquet de grève depuis début juillet, indique la préfecture.

Elle rappelle qu'il incombe à Emmaüs d'assurer le relogement des compagnons le temps de la mise aux normes de l'établissement.

Le président de la Halte-Saint-Jean, Pierre Duponchel, avait indiqué mardi à l'AFP être prêt à reloger les compagnons non-grévistes, mais renvoyait à la fédération Emmaüs France - qui a engagé une procédure de conflit contre cette communauté - pour le devenir des grévistes.

"Pour nous, la problématique, c'est que les manifestants s'en aillent parce qu'aujourd'hui, on ne peut même pas entrer dans le site malgré une décision de justice (ordonnant la levée du blocage), l'accès au site n'est pas possible même pour faire de travaux", avait-il assuré.

Pour la Gabonaise Alixe, une des porte-parole des grévistes, l'arrêté de fermeture "est juste une stratégie du préfet pour casser le mouvement de grève". "Nous sommes des victimes à protéger et on veut nous mettre à la rue, nous disperser", s'indigne-t-elle.

La Halte-Saint-Jean est visée depuis mai par une enquête pour "traite d'êtres humains" et "travail dissimulé".

Les grévistes assurent travailler 40 heures par semaine et toucher un pécule inférieur à celui préconisé par Emmaüs France, avec des perspectives de régularisation incertaines.

Depuis 2018, un sans-papiers qui peut justifier d'au moins trois années d'activité dans un Organisme d'accueil communautaire et d'activités solidaires, mais aussi de perspectives d'intégration, peut se voir accorder une carte de séjour.

La Halte-Saint-Jean est une des rares communautés Emmaüs à ne pas avoir adopté ce statut.

5 commentaires

  • 03 janvier 15:35

    Vous voudriez être né en Afrique ou Iran et autres
    Une vendéenne


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