
Illustration. ( AFP / DENIS CHARLET )
Les grands patrons de la grande distribution dénoncent entre autres un "recul du gouvernement" sur la "fin de l'encadrement des promotions des produits du rayon droguerie, parfumerie, hygiène (DPH)".
La proposition de loi "s'est fortement écartée de son objectif initial de protéger les agriculteurs et de dynamiser la consommation", ont regretté les patrons du secteur dans un courrier de leur fédération patronale la FCD, adressé à la ministre déléguée au commerce Véronique Louwagie et consulté par l'AFP.
Le président de la FCD Alexandre Bompard, également PDG de Carrefour, et des représentants des enseignes E.Leclerc, Mousquetaires/Intermarché, Coopérative U, Auchan et Casino, y déplorent un "recul du gouvernement" concernant "la fin de l'encadrement des promotions des produits du rayon droguerie, parfumerie, hygiène (DPH)".
En 2023, la loi Descrozaille avait fait entrer en vigueur un encadrement des promotions en DPH, pour éviter que les supermarchés pouvant moins faire de promotions sur l'alimentaire ne se rattrapent sur ces catégories de produits.
Les supermarchés demandent la fin de cet encadrement au nom du pouvoir d'achat, ce qui a un temps été envisagé dans le cadre de la proposition de loi visant à renforcer la stabilité économique et la compétitivité du secteur agroalimentaire.
Finalement, le texte adopté la semaine dernière en première lecture à l'Assemblée nationale ne prévoit plus la fin de cet encadrement.
"C'est l'avenir de nos rayons DPH et des emplois associés qui sont en jeu".
Ce mercredi, la commission des affaires économiques du Sénat a adopté plusieurs amendements pour notamment "harmoniser les durées d'expérimentation des dispositifs", dont l'encadrement des promotions DPH, jusqu'au 15 avril 2028.
Mais elle estime qu' "abandonner l'encadrement des promotions des produits DPH" serait un "cadeau sans contrepartie à la distribution". Les patrons de cette dernière rétorquent que "c'est l'avenir de nos rayons DPH et des emplois associés qui sont en jeu".
L'objectif initial du texte est de prolonger l'expérimentation d'un "seuil de revente à perte" à un taux minimal de 10%, qui doit prendre fin le 15 avril 2025. Elle avait été lancée fin 2018 par les lois Egalim sur la rémunération des agriculteurs, obligeant les distributeurs à prendre 10% de marge sur les denrées alimentaires pour que cela profite aux agriculteurs.
Ce postulat n'a jamais été étayé mais la mesure fait l'objet d'un consensus des syndicats agricoles, de l'agroindustrie et de la grande distribution - à l'exception du leader E.Leclerc.
Le texte doit être examiné en séance au Sénat le 1er avril.
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