Sophie binet à Paris, le 17 octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )
"On est dans un monde qui s'emballe dans la spirale guerrière, c'est très inquiétant. C'est important de garder ces moments forts pour relancer le débat, le combat pour la paix", a justifié la secrétaire générale de la CGT ce mardi 12 novembre sur France Info.
Après la Pentecôte, faut-il supprimer un second jour férié pour faire des économies et aider le système social du pays ? L'idée d'une deuxième journée de solidarité lancée par des parlementaires fait son chemin. Sur France Inter, le maire LR de Meaux Jean-François Copé s'est montré favorable à supprimer le 11-Novembre, évoquant "une manière de faire des économies dans un pays qui a besoin de dépenser beaucoup pour préserver notre modèle social" et assurant qu'il y a "mille manières de commémorer" l'armistice de 1918.
Sur France Info, la patronne de la CGT Sophie Binet s'est montrée, de son côté, farouchement opposée à l'idée. "Il y en a assez du 'travailler plus pour gagner moins', parce que c'est ce qu'on nous demanderait - de travailler une journée gratuitement", a-t-elle assuré. "Par ailleurs, je suis très choquée d'entendre ces mots d'un responsable politique. Le 11-Novembre ne vient pas de nulle part : c'est pour rendre hommage aux millions de soldats morts dans l'un des conflits les plus sanglants du XXe siècle. C'est un moment très important pour la paix", a ajouté Sophie Binet. "Aujourd'hui, alors que les conflits meurtriers se multiplient sur la planète, c'est très important de garder cette journée du 11-novembre", a-t-elle poursuivi, ajoutant que l'on "est dans un monde qui s'emballe dans la spirale guerrière, c'est très inquiétant. C'est important de garder ces moments forts pour relancer le débat, le combat pour la paix."
Une "proposition très intéressante", selon le ministre de l'Economie
Puis d'ajouter : "Au lieu de demander aux salariés à temps plein de travailler plus, ce qu'il faut, c'est permettre aux 6 millions de chômeurs et aux personnes qui sont sur des emplois à temps partiel, et qui sont majoritairement des femmes, de travailler plus pour avoir un vrai salaire."
Fin octobre, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a semblé ouvert à une discussion parlementaire sur le sujet, jugeant, de manière générale, que travailler davantage pour participer à l'effort de redressement allait "dans le bon sens". "Cela fait partie des débats qu'on aura au Parlement", a-t-il alors indiqué sur TF1. "Je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu'on peut travailler davantage pour participer à l'effort de redressement va dans le bon sens", a-t-il avancé. Il n'a cependant pas voulu désigner un jour particulier du calendrier : "Il faut laisser de la souplesse pour que ça marche". Sur LCI fin octobre, le ministre de l'Economie et des Finances Antoine Armand avait lui aussi jugé "la proposition très intéressante, à regarder de près".
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