Antoine Armand et Francois Durovray au Havre, le 7 novembre 2024. ( AFP / LOU BENOIST )
"Ma famille politique porte un message : ce n'est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu'on crée de l’emploi et de la croissance", a estimé le ministre de l'Economie Antoine Armand (Renaissance) au Parisien mercredi 20 novembre.
Dire ses désaccords, "j'estime qu'on doit le faire en famille et on ne doit pas l'exprimer forcément à l'extérieur". Ce jeudi 21 novembre, dans la matinée sur RMC, le ministre délégué aux Transports François Durovray (LR) est monté au créneau, à une interview donnée la veille par le ministre de l'Economie Antoine Armand sur les cotisations patronales notamment.
"Attention à l'impôt de trop !", avait lâché mercredi dans une interview au Parisien le locataire de Bercy, après la réduction par le Sénat des allègements de cotisations patronales dans le budget de la Sécurité sociale. "Ma famille politique porte un message : ce n'est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu'on crée de l’emploi et de la croissance", avait ajouté le ministre Renaissance. "On est issus de familles politiques différentes et c'est normal que chacun exprime sa sensibilité", a rétorqué ce jeudi le ministre délégué aux Transports, laissant affleurer des dissensions sur la fiscalité au sein du gouvernement.
"Chacun sera juge. Mais pris dans des vents contraires, le Premier ministre maintient son cap et ne tombe dans des polémiques stériles", a par la suite assuré Matignon, joint par Le Parisien.
"S'il y a un impôt qui est utile aux entreprises, c'est bien celui-ci"
Selon François Durovray, Antoine Armand parle du versement mobilité, une contribution patronale versée par toutes les entreprises d'au moins 11 salariés "depuis très longtemps" pour financer les transports en commun - et qui est depuis longtemps critiquée par le patronat. "S'il y a un impôt qui est utile aux entreprises, c'est bien celui-ci", a estimé François Durovray. "Les chefs d'entreprise savent très bien qu'ils ont du mal à embaucher parce que leurs salariés n'arrivent pas à venir travailler dans l'entreprise" et que "lorsqu'on permet à des salariés d'abandonner la voiture qui coûte très cher au bénéfice du transport public, c'est la meilleure mesure de pouvoir d'achat", a défendu le ministre délégué aux Transports. Il évoque une "responsabilité collective" au sujet des transports publics qui permettent de "diviser par dix (le) coût de la mobilité".
Gabriel Attal, président des députés Ensemble pour la République (EPR, qui inclut les élus Renaissance), a jugé "juste et responsable" la position du ministre de l'Economie, saluée par sa famille politique. Les suppressions d'allègements de charges, même réduites à 3 milliards d'euros par le Sénat mardi soir - contre 4 milliards dans le texte initial du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) - déplaisent aux entreprises et au camp macroniste, car elles paraissent aller à rebours de la politique de l'offre soutenue quasiment sans faille depuis 2017.
5 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer