
Rassemblement de soutien à la dirigeante d'extrême droite française Marine Le Pen à Paris
La cheffe de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a fustigé samedi dans sa condamnation pour détournement de fonds publics une "décision politique", et non une décision de justice.
Un peu plus tôt, le président du RN Jordan Bardella avait déclaré ne pas remettre en question l'indépendance de la justice, tout en ajoutant que cette décision "injuste et scandaleuse" visait à évincer Marine Le Pen de la course à la présidentielle de 2027.
L'ancien Premier ministre Gabriel Attal a de son côté accusé le RN de s'attaquer aux juges et institutions de la France avec la manifestation du parti d'extrême droite.
Pas moins de trois mobilisations distinctes occupent le terrain politique ce dimanche en France, quelques jours après la lourde condamnation en première instance de Marine Le Pen qui a secoué le paysage politique à deux ans de l'élection présidentielle.
Chacun dans son couloir, le Rassemblement national (RN), le camp présidentiel et la gauche appellent à manifester leur attachement à l'Etat de droit et la démocratie, à leurs yeux menacés pour des raisons différentes.
Les partisans de Marine Le Pen, qui a fait appel de sa condamnation dans l'affaire des assistants parlementaires européens, se retrouvent place Vauban, dans le VIIe arrondissement de Paris, pour protester contre ce qu'ils considèrent comme un jugement "politique" assorti d'une exécution provisoire destinée selon eux à empêcher la cheffe de file du RN de briguer à nouveau l'Elysée.
Jordan Bardella a dénombré 10.000 personnes rassemblées place Vauban.
Pendant ce temps à la Cité du cinéma Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une réunion publique prévue de longue date rassemble les caciques du camp présidentiel, dont le Premier ministre François Bayrou, tandis qu'une partie de la gauche a manifesté place de la République à partir de 13h00 (11h00 GMT) pour défendre ce qu'elle considère comme des attaques contre l'Etat de droit et l'indépendance de la justice. Selon les organisateurs, cités par BFM TV et le Parisien, la manifestation a rassemblé 15.000 personnes.
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17h00 - "Depuis lundi, on a vu cette offensive se tourner vers la France, oui depuis lundi on a vu Vladimir Poutine, Viktor Orban, Donald Trump, Elon Musk, JD Vance, et bien d'autres, s'en prendre de concert à la justice française, aux institutions françaises, au fondement de la démocratie française, une ingérence sans précédent au profit de qui ? au profit d'un de leurs prestataires de service chez nous, le Rassemble national, qui multiplie les outrances et cherche à incendier le débat public", a déclaré Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance et ancien Premier ministre, en meeting à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
16h30 - "Il faut arrêter de nous reprocher de critiquer une décision de justice. Ce n'est pas une décision de justice, c'est une décision politique (...) Nous allons continuer à lutter (...) Tant auraient renoncé à notre place, mais nous nous sommes toujours là et bien là (...) Je ne lâcherai rien", a déclaré Marine Le Pen, cheffe de fil du Rassemblement National (RN), place Vauban.
16h00 - "Cette décision judiciaire injuste et scandaleuse prononcée contre Marine et visant à l'éliminer de la course à la présidentielle, est d'abord une attaque directe contre la démocratie, une blessure pour des millions de Français patriotes."
"Il ne s'agira jamais pour nous de mettre en accusation ou de jeter le discrédit sur l'ensemble des juges ou de l'institution judiciaire, jamais notre mouvement ne remettra en cause la séparation des pouvoirs ou l'indépendance de la justice qui sont les garanties de l'état de droit."
"Ils voulaient éteindre une voix mais ils ont réveillé le peuple de France" - Jordan Bardella, président du Rassemblement national, place Vauban.
15h30 - "Notre combat (…) sera (…) un combat pacifique, un combat démocratique. Disons que nous prendrons exemple sur Martin Luther King, qui a défendu les droits civiques (…). Ce sont les droits civiques des Français aujourd'hui qui sont mis en cause. Nous ne sommes pas, nous souverainistes, des sous-citoyens", a déclaré Marine Le Pen via une visioconférence au congrès de la Ligue, le parti d'extrême droite italien de Matteo Salvini.
15h30 - "Evidemment aujourd'hui c'est l'opportunité, l'occasion de montrer que l'extrême droite, pour ceux qui en doutaient, montre son vrai visage, il ne suffit pas de porter des cravates à l'assemblée nationale, l'extrême droite est un parti dangereux, dangereux pour la démocrattie, dangereux pour l'état de droit, c'est un parti violent, qui menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur conviennent" - Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise (LFI), en marge du rassemblement place de la République.
15h00 - "Il y a neuf ans, à Amiens, nous étions quelques-unes et quelques-uns avec des idées fortes et des convictions ancrées, loin de tout appareil politique. Bientôt rejoints par des milliers, puis des millions. Ce mouvement a permis de faire tant de progrès pour la France et l'Europe. J'ai une reconnaissance infinie pour toutes celles et tous ceux qui ont œuvré dans ces heures, et tout au long de ce chemin jusqu'au rassemblement du jour. Et un espoir tout aussi grand pour notre avenir et ce qui nous reste à accomplir. Il y a neuf ans, rien n'était écrit. Tant est encore à écrire ensemble", a écrit le président de la République Emmanuel Macron sur X.
14h00 - "Il n'est pas nécessaire de parler de l'adversaire, non pas du tout parce qu'on le mépriserait (...) mais parce que lorsque l'on veut prévaloir dans une élection, il faut simplement dire ce que l'on veut faire. Un projet clair plutôt que l'attaque de son adversaire. Plus le projet est clair, plus il est ambitieux, plus il est précis, plus il est argumenté, plus il est cohérent, plus on a de chance de se faire entendre par une base large (...). Sans cela, personne n'arrivera à quoi que ce soit", a déclaré Edouard Philippe, maire du Havre, l'ancien Premier ministre et fondateur du parti Horizons, en meeting à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
"Nous ne partagerons jamais le fond des idées ni l'objectif que dessinent la droite extrême et la gauche extrême", a-t-il ajouté.
13h00 - "Gardons intact cet attachement à la moralisation de la vie politique et à nos institutions au moment elles sont contestées par l'extrême droite qui se réunit aujourd'hui pour attaquer nos juges, attaquer nos institutions. Nous ici nous ne disqualifierons jamais une décision de justice, nous ne dirons jamais qu'il y a des juges rouges, des juges blancs, des juges roses, surtout dans un moment comme on traverse aujourd'hui où tout est contesté", a déclaré Gabriel Attal.
12h20 - "La justice est indépendante mais certains juges sont plus partisans que d'autres", a déclaré sur RTL, Louis Alliot, maire de Perpignan et premier-vice président du Rassemblement national (RN).
12h00 - "Il y a des juges (...) qui ont un prisme politique et nous considérons que cette mesure d'exécution de la peine (...) que nous contestons a un caractère politique", a déclaré sur LCI Sébastien Chenu, député et vice-président du Rassemblement national (RN).
12h00 - "La vraie question est de savoir si Marine Le Pen a été jugée comme une Française ou comme une opposante politique", a déclaré sur BFMTV Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national (RN).
12h00 - "Le RN jette l'opprobre sur l'ensemble de l'institution judiciaire et met une cible dans le dos des juges", a déclaré sur BMFTV Maud Bregeon, députée Ensemble Pour la République (EPR).
8h45 - "Marine Le Pen qui était depuis des années, dans ce que j'appellerais une stratégie de dédiabolisation (...), là depuis lundi ce n'est plus le RN dédiabolisé, c'est le RN trumpiste. Moi c'est ça qui m'inquiète, qui m'interpelle le plus en réalité. Il y a un virage à 180 degrés dans leur manière de faire (...) Peut-être que le contexte international leur fait dire que ce qu'il faut maintenant pour gagner, c'est être dans l'amicale fasciste internationale qui est en train d'être montée", a déclaré sur RMC Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes.
SAMEDI SOIR - "Manifestation… contre-manifestation… C’est aussi vieux que la République. Mais ce n’est ni sain ni souhaitable puisque nos institutions organisent à la fois la séparation des pouvoirs et la protection de la justice", a déclaré François Bayrou dans une interview au Parisien publiée samedi soir.
(Rédigé par Claude Chendjou, avec Elizabeth Pineau, Blandine Hénault, Ardee Napolitano et Gilles Guillaume)
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