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France: Bayrou ne "pouvait pas comprendre" le "dispositif pervers" de Bétharram, dit sa fille
information fournie par Reuters 24/04/2025 à 16:55

François Bayrou lors d'une conférence, à Paris

François Bayrou lors d'une conférence, à Paris

La fille de François Bayrou, Hélène Perlant, a confirmé jeudi avoir été violentée lors de sa scolarité à Notre-Dame de Bétharram, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), affirmant que son père n'était pas au courant et ne "pouvait pas comprendre" le "dispositif pervers" au sein de l'établissement catholique.

L'"affaire Bétharram" qui trouble la France depuis des semaines a pris une tournure politique et personnelle pour le Premier ministre et ancien ministre de l'Education nationale (1993-97) dont trois des six enfants ont été scolarisés dans l'établissement accusé d'avoir été le théâtre de mauvais traitements, dont des agressions sexuelles, sur des élèves.

François Bayrou "est le père d'une victime, ce qu'il ne savait pas", a déclaré sur France Inter Hélène Perlant, enseignante de 53 ans, se présentant comme une "victime quelconque", "parmi d'autres", d'un "dispositif pervers".

"Ce système, et c'est absolument génial, à la fin ça se retourne contre les parents qui n'ont rien vu, qui sont accusés", a ajouté la fille aînée de François Bayrou. "Lui, comme les autres, ne pouvait pas comprendre parce que ça fonctionne comme ça, en fait : on a tout sous les yeux (...) sauf qu'on l'a tellement sous les yeux qu'on ne voit rien, on ne peut pas comprendre".

Dans un livre à paraître jeudi, "Le silence de Bétharram" (Editions Michel Lafon), Hélène Perlant raconte avoir été battue par un prêtre aujourd'hui décédé dans cette école dans les années 1980, alors qu'elle avait 14 ans.

"IL EST LE SEUL À AVOIR FAIT QUELQUE CHOSE"

François Bayrou a été accusé de ne pas avoir dénoncé les abus commis dans cette école lorsqu'il était ministre de l'Education. Devant les députés en février, il a dit n'avoir "jamais été informé d'aucune violence, et encore moins de violence sexuelle" dans l'établissement.

Il a ensuite déclaré avoir ordonné une inspection en 1996 après des signalements de violences physiques, ce qui a amené ses opposants à l'accuser d'avoir menti devant la représentation nationale.

"Cette affaire peut le mettre en difficulté. Chacun sait qu'il était au courant", a dit à Reuters le député La France insoumise Eric Coquerel, renvoyant à l'audition de François Bayrou le 14 mai par une commission d'enquête parlementaire sur son rôle dans cette affaire qui soulève des questions quant aux pratiques éducatives dans les internats privés.

Contactée par Reuters, la direction de l'école, rebaptisée Le Beau Rameau, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

L'actuelle ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, a ordonné en mars une inspection dont les conclusions n'ont pas encore été publiées.

"En tant que père de famille, cela me poignarde le coeur", a déclaré François Bayrou à la presse à propos du témoignage de sa fille mercredi en marge d'un déplacement dans l'Isère. "Elle ne m'en avait jamais parlé."

Des proches du chef du gouvernement ont décrit à Reuters un "papa poule" très "affecté" par le récit de sa fille tout en dénonçant une "manipulation politique".

"On met en accusation, parce qu'il est le Premier ministre, l'homme par qui le scandale n'a pas éclaté alors qu'il est le seul à avoir fait quelque chose", a dit à Reuters un membre de son entourage. "Qu'ont fait les gardes des Sceaux, les ministres de l'Education de 1995 à nos jours ? Si j'étais président de la commission d'enquête, je les convoquerais tous".

François Bayrou dirige depuis décembre un gouvernement minoritaire qui peut être renversé si les partis de gauche et d'extrême droite s'unissent pour le faire tomber via une motion de censure.

S'il ne souhaite faire aucun commentaire sur cette affaire, un ministre juge la situation délicate dans ce contexte.

"Politiquement, tout est dangereux quand on n'a pas de majorité à l'Assemblée, la moindre étincelle peut faire flamber la forêt", a-t-il dit à Reuters sous couvert d'anonymat.

(Reportage Elizabeth Pineau, avec Michel Rose et Juliette Jabkhiro, édité par Kate Entringer)

7 commentaires

  • 25 avril 09:48

    Bayrou ne "pouvait pas comprendre" le "dispositif pervers"
    Il a réussi a trouver son salaire et burger king et la niveau du réseau de la politique, utiliser ça fille pour sauver sa tête.


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