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France: Le Maire table toujours sur une croissance positive en 2023
information fournie par Reuters 12/09/2022 à 14:13

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, à Paris

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, à Paris

PARIS (Reuters) - Le gouvernement prévoit toujours une croissance de l'économie française en 2023 et il est déterminé à contenir le déficit public à 5% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, a déclaré lundi Bruno Le Maire.

"Je maintiens que nous aurons une croissance positive en 2023", a dit le ministre de l'Economie sur LCI, sans pour autant donner de chiffre précis.

Dans ses dernières prévisions, publiées fin juillet, le gouvernement anticipait une croissance du PIB de 1,4% l'an prochain.

L'Insee a prévenu la semaine dernière qu'il anticipait désormais un ralentissement plus marqué que prévu de l'activité au cours du deuxième semestre, ce qui ne donnera pas beaucoup d'élan à l'économie française pour démarrer 2023.

Selon les prévisions de l'Insee, l'acquis de croissance pour l'année prochaine, c'est-à-dire l’évolution du PIB si l'activité stagnait totalement pendant l'année, est désormais estimé à seulement 0,2% pour 2023.

La Banque de France doit publier jeudi ses nouvelles prévisions macroéconomiques pour la période 2022-2024 mais son gouverneur, François Villeroy de Galhau, n'a pas écarté vendredi dernier le risque de récession en 2023, évoquant "au moins" un ralentissement de l'économie française l'an prochain.

"Les fondamentaux de l'économie française sont suffisamment solides pour que nous puissions passer cette période difficile sans que cela tourne au scénario catastrophe", a estimé de son côté Bruno Le Maire lundi matin.

LA CVAE SUPPRIMÉE EN DEUX TEMPS

Parallèlement, le ministre a confirmé l'objectif d'un déficit public équivalent à 5% du PIB l'an prochain alors que le gouvernement compte le ramener dans les clous européens, soit en deçà de 3%, à la fin du quinquennat, en 2027.

"C'est plus difficile (...) mais nous tiendrons les 5% de déficit public en 2023", a-t-il dit.

Pour respecter la trajectoire programmée de rétablissement des finances publiques, en dépit des dépenses liées à la prolongation du "bouclier tarifaire" sur les prix de l'énergie, la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), annoncée par Elisabeth Borne lors de son discours de politique générale début juillet, se fera sur deux ans - 2023 et 2024 - et non d'un seul bloc l'an prochain.

"Nous supprimerons cet impôt de production en deux fois, sur 2023 et 2024", a expliqué Bruno Le Maire, en soulignant que cette trajectoire en deux temps serait inscrite dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2023, qui doit être présenté à la fin du mois.

L'extinction en deux temps de cet impôt dû par les entreprises réalisant plus de 500.000 euros de chiffre d'affaires, quel que soit leur statut juridique, permettra de maintenir quatre milliards d'euros de recettes dans les caisses de l'Etat l'an prochain.

GROGNE PATRONALE

L'annonce de cet étalement a été fraîchement accueillie par le patronat, qui appelle régulièrement à une baisse des impôts de production et attend du gouvernement une poursuite des baisses d'impôts pour les entreprises engagées lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

"C'est embêtant parce que les chefs d’entreprises avaient bien compris que la suppression se ferait rapidement. (...) On ne peut pas faire du 'stop and go' comme ça", a déclaré à Reuters Fabrice Le Saché, vice-président et porte-parole du Medef.

Au-delà de la "question de confiance" par rapport aux précédentes déclarations du gouvernement, il s'inquiète également d'une éventuelle inflexion de la politique de l'offre liée au contexte inflationniste et aux contraintes budgétaires, qui constituerait un "mauvais pari" du gouvernement.

"En baissant les impôts de production, on stimule l’activité et cela amène plus de fiscalité", a jugé Fabrice Le Saché.

Un diagnostic partagé par le METI (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire) qui dénonce une "erreur" et "un mauvais signal en matière de réformes structurelles de compétitivité" qui va accentuer la contraction de l'investissement liée à la flambée des coûts de production.

Le METI appelle donc dans un communiqué le gouvernement à tenir son "engagement de la suppression intégrale de la CVAE dès 2023."

Côté dépenses, le projet de budget formalisera notamment la prolongation en 2023 du "bouclier tarifaire" sur les prix de l'énergie sous une forme adaptée et atténuée.

"Nous maintiendrons un bouclier tarifaire pour tous nos compatriotes sans exception", a rappelé Bruno Le Maire, en précisant cependant que la charge de la hausse des prix énergétiques ne pouvait pas seulement reposer sur le budget de l'Etat.

"Il faut que nos compatriotes absorbent une petite part de cette hausse", a-t-il expliqué.

"Ce sera une petite part, ce sera une hausse contenue, raisonnable", a ajouté Bruno Le Maire en ajoutant que le gouvernement "continuer(a) avec le chèque énergie à soutenir les plus modestes, de manière plus ciblée".

(Rédigé par Myriam Rivet, avec la contribution de Caroline Pailliez ; édité par Bertrand Boucey et Nicolas Delame)

17 commentaires

  • 12 septembre 15:05

    "Qd le bateau coule..." Le déf aitisme et la panique


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