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France: Le RN en tête des européennes, Macron dissout l'Assemblée nationale
information fournie par Reuters 09/06/2024 à 22:54

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella

Le président Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir la dissolution de l'Assemblée nationale en France, un coup de tonnerre déclenché peu après l'annonce des résultats des élections européennes donnant une large avance au Rassemblement national (RN).

Le scrutin anticipé, qui aura lieu le 30 juin et le 7 juillet, redessinera le paysage politique français, deux ans après la réélection du chef de l'Etat à l'Elysée.

"C'est un temps de clarification indispensable", a dit le président lors d'une allocution télévisée. "J'ai entendu votre message, vos préoccupations et je ne les laisserai pas sans réponse".

La dernière dissolution de l'Assemblée nationale en France avait été décidée par Jacques Chirac en 1997. La victoire de la gauche avait engendré une "cohabitation" de cinq ans entre le chef de l'Etat conservateur et le Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

Plus de deux décennies plus tard, c'est le Rassemblement national qui est le premier parti d'opposition en France.

Le choix radical d'Emmanuel Macron, qui a pris de court toute la classe politique, a été salué par la triple candidate de l'extrême droite à l'élection présidentielle, Marine Le Pen.

"Je ne peux que saluer cette décision qui s'inscrit dans la logique des institutions de la Ve République. Nous y sommes prêts", a dit la députée RN.

"Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance (...), nous sommes prêts à redresser le pays, prêts à défendre les intérêts des Français, prêts à mettre fin à cette immigration de masse, prêts à faire du pouvoir d'achat des Français une priorité, prêts à entamer la réindustrialisation du pays", a-t-elle ajouté.

"CLARIFIER"

Les élections européennes de ce dimanche ont donné une large avance au Rassemblement national, crédité de 31,5% à 33,3% des voix, le double de celui de la majorité présidentielle, autour de 15%, devant le Parti socialiste, donné entre 13,9% et 14,3% selon des sondages Ifop, Ipsos et Opinionway réalisés à la sortie des urnes.

Le RN obtiendrait ainsi entre 29 et 31 sièges au Parlement européen, Renaissance entre 14 et 15 sièges et le Parti socialiste-Place publique entre 12 et 14 sièges.

"Ce soir, un vent d'espérance s'est levé sur la France et il ne fait que commencer", a déclaré devant ses partisans la tête de liste du parti d'extrême droite, Jordan Bardella.

Dans le camp présidentiel, on défendait une décision cohérente.

"Au lieu de tergiverser, de procrastiner, de repousser à demain les choses et au lieu de voir se déliter lentement la démocratie, le président prend ses responsabilités et dit aux Français 'je vous donne le choix'", a déclaré sur France 2 le président du MoDem, François Bayrou.

"Cette dissolution, et les législatives qui vont suivre, vont clarifier la situation", a dit le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, sur France 2.

"POKER"

Dans l'entourage du président, on expliquait qu'Emmanuel Macron avait pris sa décision cette semaine en Normandie, où beaucoup de Français lui ont dit leur lassitude face aux querelles incessantes au Parlement.

"Estomaqué", le candidat Parti socialiste/Place publique Raphaël Glucksmann, a accusé le président de jouer "un jeu extrêmement dangereux avec la démocratie et les institutions".

"Emmanuel Macron a obtempéré aux exigences de Jordan Bardella", a-t-il estimé.

Toujours selon les prévisions des instituts de sondages, la liste de La France insoumise (LFI) recueillerait entre 8% et 9,4% des voix, devant celle des Républicains de François-Xavier Bellamy, entre 6% et 8%.

"Le président de la République a pris note de sa défaite cinglante", a déclaré sur France 2 la tête de liste LFI, Manon Aubry. "Nous n'avons pas peur du peuple, nous sommes prêts à partir en campagne."

L'eurodéputée a plaidé pour une liste commune de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes, coalition de partis de gauche) aux futures élections législatives.

Pour Valérie Pécresse, ex-candidate LR à la course à l'Elsyée, "dissoudre sans donner à personne le temps de s'organiser et sans campagne, c'est jouer à la roulette russe avec le destin du pays".

"Emmanuel Macron est un joueur de poker, on le voit ce soir", a estimé pour sa part sur TF1 la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Annoncées légèrement au-dessus de 5%, la limite pour être représenté à Strasbourg, les listes écologiste de Marie Toussaint et Reconquête de Marion Maréchal pourraient avoir chacune cinq députés, selon plusieurs instituts de sondage.

"Nous voulons sauver notre pays", a déclaré devant ses partisans le fondateur de Reconquête, Eric Zemmour.

La participation a été élevée, avec une abstention évaluée à 47,2%, contre 49,88% il y a cinq ans.

(Elizabeth Pineau, avec la participation de Michel Rose, édité par Blandine Hénault)

37 commentaires

  • 11 juin 14:30

    tototata
    10 juin •13:41 très belle analyse, +10


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