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France: Macron assume la loi immigration, rejette une "victoire" du RN
information fournie par Reuters 20/12/2023 à 21:00

Le président français Macron à Paris

Le président français Macron à Paris

Emmanuel Macron a dit mercredi comprendre que des parlementaires et des ministres aient pu être "heurtés" par l'adoption au Parlement du projet de loi sur l'immigration, tout en insistant sur les divergences du texte avec des idées phares du Rassemblement national dont il a démenti toute victoire idéologique.

Le président de la République a dit "assumer" cette loi lors d'un long entretien télévisé sur France 5 au terme d'une journée de remous et de malaise dans son camp.

Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, issu du Parti communiste, a démissionné, expliquant au journal Le Monde que cette décision était liée au contenu de la loi sur l'immigration, fortement durcie par le Sénat par rapport au texte initial proposé par le gouvernement, avant d'être finalisée par une commission paritaire mixte (CMP).

"On peut tous avoir des interrogations", a déclaré Emmanuel Macron, disant comprendre cette démission. "Que ça heurte certains parlementaires, des ministres, c'est légitime (...) Le débat s'est embrasé parce que beaucoup des discussions avaient un caractère très symbolique et ont pu heurter les consciences."

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait auparavant démenti tout "mouvement de fronde" dans le camp présidentiel.

Alors que le Rassemblement national (RN) a revendiqué une "victoire idéologique", le chef de l'Etat a dénoncé une "manoeuvre grossière" et estimé qu'il s'agissait au contraire d'une "défaite" du RN.

"J'assume totalement de dire que cette loi va nous permettre de lutter contre ce qui nourrit le Rassemblement national", a-t-il déclaré, cherchant à plusieurs reprises à mettre en exergue des divergences entre des mesures pronées par le parti de Marine Le Pen et le texte adopté mardi soir au Parlement.

Emmanuel Macron va en outre saisir le Conseil constitutionnel en raison de doutes sur certaines dispositions du texte qui pourraient être censurées par l'autorité.

"SENTIMENT DU DEVOIR ACCOMPLI"

"Les électeurs ne sont pas trahis. Le texte ne reprend pas les idées du Rassemblement national", a-t-il poursuivi, assurant que le droit du sol n'était pas remis en cause et citant notamment le maintien de l'aide médicale d'Etat et la régularisation de milliers de travailleurs étrangers. "On soigne et on héberge de manière inconditionnelle en France, et cela a été protégé", a-t-il dit.

Emmanuel Macron a salué cette nouvelle loi sur l'immigration comme "un bouclier qui nous manquait", "à regarder avec son complément européen" - le nouveau Pacte sur l'asile et l'immigration, sur lequel les pays membres de l'Union européenne se sont entendus dans la journée.

"On doit se battre contre les flux" d'arrivées irrégulières, a insisté le président, soulignant qu'il fallait une loi pour reprendre le contrôle face à l'immigration clandestine tout en permettant de mieux intégrer les travailleurs étrangers.

Dans la matinée, la Première ministre Elisabeth Borne a fait part d'un "sentiment du devoir accompli", alors que l'écart avec lequel le projet de loi a été adopté à l'Assemblée nationale - 349 voix contre 186 - permet au camp présidentiel de dire qu'il a été adopté sans l'aide du RN, qui compte 88 députés.

Le contenu du projet de loi, dont la version finale a été mise au point par une commission composée de 14 députés et sénateurs reflétant les couleurs politiques du Parlement, a permis au RN de revendiquer une "victoire idéologique", poussant une vingtaine de députés de la majorité présidentielle à voter contre, dont Sacha Houlié, président Renaissance de la commission des Lois et membre de la CMP.

"MOMENT DOULOUREUX"

"D'autres, comme moi, peuvent avoir ce sentiment de gueule de bois ce matin", a dit ce dernier au micro de RTL. "Ce n'était pas le projet de la majorité", a-t-il ajouté pur justifier son opposition au texte.

Cette loi "comprend la restriction du regroupement familial, la restriction de l'accès aux prestations sociales, des mesures qui concernent les mineurs, des régularisations qui n'étaient pas ce que j'ai défendu, la fin de l'automaticité du droit du sol", a-t-il poursuivi. "Je ne suis pas d'accord avec des mesures Pasqua ou Sarkozy", a-t-il résumé.

L'un des points les plus controversés du texte porte sur le versement des prestations sociales aux étrangers en situation régulière, finalement soumis à un délai de carence de cinq ans pour les personnes ne travaillant pas, ce que ses détracteurs considèrent comme l'illustration d'une "préférence nationale" inacceptable.

"Pour moi la question des prestations sociales me gêne terriblement", a reconnu sur BFMTV la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ajoutant que la majorité "vivait un moment plutôt douloureux".

"La majorité, elle est diverse, elle se pose des questions, mais elle est unie derrière le président de la République et elle a envie de continuer à avancer dans l'état d'esprit du macronisme", a-t-elle néanmoins assuré.

Sur France Inter, Elisabeth Borne s'est défendu de s'inscrire "dans les thèses du Rassemblement national" sur les conditions posées au versement des prestations sociales.

(Rédigé par Nicolas Delame, Blandine Hénault, Elizabeth Pineau, Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)

11 commentaires

  • 21 décembre 09:31

    La France est bien mal barrée avec ce gouvernement et la gaucherie en soutien.


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