
Le Croissant-Rouge égyptien stocke l'aide destinée à Gaza à Arish
par James Mackenzie et Nidal al-Mughrabi
L'armée israélienne restera déployée dans les "zones de sécurité" qu'elle a créées par la force ces dernières semaines dans la bande de Gaza, même en cas d'accord sur une cessation définitive des hostilités, a déclaré mercredi le ministre de la Défense, Israël Katz.
Alors qu'il n'y a eu aucune avancée dans les pourparlers qui se tiennent au Caire pour tenter de relancer l'accord de cessez-le-feu dans l'enclave palestinienne, rompu par Israël le mois dernier, le ministre a exclu un retrait total des troupes israéliennes à la fin de la guerre.
"Contrairement à ce qu'elle a fait par le passé, Tsahal n'évacuera pas les zones qui ont été nettoyées et occupées", a déclaré Israël Katz dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion avec les chefs de l'armée.
"Tsahal restera dans les zones de sécurité qui serviront de tampon entre l'ennemi et les communautés (israéliennes), que ce soit de façon temporaire ou permanente à Gaza, comme au Liban ou en Syrie", a-t-il dit.
L'armée israélienne occupe environ 20% du sud de la bande de Gaza depuis qu'elle a pris le contrôle du "corridor de Morag" entre les villes de Rafah et Khan Younès.
Elle a aussi approfondi de plusieurs centaines de mètres la zone tampon qui longe tout le périmètre de l'enclave, et établi d'autres "zones de sécurité" dans le centre de l'enclave, autour de Netzarim, et dans le Nord, à l'est de la ville de Gaza.
"FOSSE COMMUNE" GÉANTE
Selon l'Onu, plus de 400.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la reprise le 18 mars des bombardements, qui ont fait plus de 1.600 morts.
Dix personnes, parmi lesquelles l'écrivaine et photographe Fatma Hassouna, ont péri mercredi dans le bombardement d'une maison dans la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave, et trois autres ont été tuées par une frappe aérienne menée plus au nord, ont rapporté les secours.
Les Gazaouis sont en outre privés de toute aide humanitaire, qu'elle soit alimentaire ou médicale.
Dénonçant cette situation dramatique, Médecins sans frontières (MSF) a estimé mercredi que "Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide".
"Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza", a déclaré Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence de MSF à Gaza, dans un communiqué.
"Sans sécurité nulle part pour les Palestiniens et ceux qui tentent de les aider, la réponse humanitaire est sévèrement entravée par le poids de l'insécurité et les pénuries de biens critiques, ne laissant à la population presque plus d'options, voire aucune, pour l'accès aux soins."
Le gouvernement israélien affirme que l'offensive militaire se poursuivra tant que les derniers otages du Hamas n'auront pas été libérés et tant que le mouvement islamiste n'aura pas été chassé de l'enclave.
(James Mackenzie à Jérusalem et Nidal al-Mughrabi au Caire ; Jean-Stéphane Brosse et Tangi Salaün pour la version française, édité par Kate Entringer)
6 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer