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Prudence quant à l'impact du budget britannique sur l'inflation
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Les hausses d'impôts pour les entreprises pourraient raviver l'inflation - Mann
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L'approche graduelle des baisses de taux est conforme aux attentes du marché - Taylor
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par David Milliken et Andy Bruce
L'impact potentiel du budget britannique sur l'inflation constitue la principale menace sur les perspectives de baisse des taux directeurs, ont estimé mardi de hauts responsables de la Banque d'Angleterre (BoE).
La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a présenté le 30 octobre la plus importante hausse d'impôts depuis trois décennies en Grande-Bretagne dans le cadre du premier budget du gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet dernier après quatorze années de gouvernements conservateurs.
Le gouverneur de la BoE Andrew Bailey estime que la hausse des impôts pour les entreprises est susceptible de provoquer une augmentation du coût de l'emploi. Il a réitéré le point de vue de la banque centrale selon lequel il n'était pas encore possible de savoir comment cette hausse se répercuterait sur les prix à la consommation. Selon lui, les entreprises pourraient supprimer des emplois, augmenter leurs prix ou sabrer leurs marges.
La BoE a abaissé ce mois-ci, à l'issue de sa réunion de politique monétaire, son principal taux directeur, passant de 5% à 4,75%, tout en assurant vouloir procéder progressivement à de nouvelles réductions de taux. La banque a cependant, au cours de sa réunion, revu à la hausse ses prévisions d'inflation, en grande partie en raison des nouvelles mesures budgétaires.
"Une approche graduelle de la suppression des restrictions de la politique monétaire nous aidera à observer comment cela se passe, ainsi que d'autres risques pour les perspectives d'inflation", a déclaré Andrew Bailey dans un document avant son audition devant la commission du Trésor du Parlement.
Clare Lombardelli, gouverneur adjoint chargé de la politique monétaire et considérée comme centriste au sein de la commission, a déclaré aux parlementaires qu'elle était davantage préoccupée par les risques de hausse des pressions sur les prix que par les risques de baisse, en raison du coût qu'entraînerait l'enracinement de l'inflation.
APPROCHE GRADUELLE
Les économistes interrogés par Reuters s'attendent à ce que l'inflation remonte au-dessus de l'objectif de 2% de la BoE avec la publication mercredi des chiffres d'octobre. La BoE de son côté estime que l'inflation continuera à augmenter dans les mois à venir.
Catherine Mann, seule membre du Comité de politique monétaire (MPC) de la BoE à avoir voté pour le statu quo sur les taux ce mois-ci, a déclaré que les augmentations d'impôts pour les employeurs pourraient offrir aux entreprises l'opportunité de faire répercuter les augmentations de prix, ce qui compromettrait l'ambition de la BoE de ramener l'inflation à 2% dans les années à venir.
Alan Taylor, un autre membre du MPC, a déclaré qu'une approche graduelle de la réduction des coûts d'emprunt était conforme aux récentes perspectives du marché, qui prévoit environ quatre baisses de taux d'un quart de point chacune d'ici fin 2025.
"Mais cela ne veut pas dire que c'est ce qui va se passer, si les conditions sont plus faibles, et de mon point de vue (si l'équilibre est) affecté par le risque de baisse aujourd'hui comparativement au risque de hausse d'il y a environ un an, alors nous pourrions aller plus vite", a déclaré Alan Taylor.
Les marchés tablaient sur quatre baisses de taux par la BoE d'ici fin 2025 avant que le gouvernement ne présente son budget. Ces prévisions ont été ramenées à deux ou trois baisses depuis la présentation du budget et l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
(Rédige par Andy Bruce; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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