"Je ne suis pas sûr que l'escalade des mots serve la cause", avait commenté le chef de l'Etat français, interrogé sur la qualification des crimes commis par l'armée russe.
Volodymyr Zelensky, le 13 avril 2022, à Kiev ( AFP / Sergei SUPINSKY )
Le refus du président français Emmanuel Macron de dénoncer un "génocide" en Ukraine par l'armée russe est "très blessant", a déploré son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, mercredi 13 avril. En début de semaine, le président américain Joe Biden avait franchi le rubicon sémantique en utilisant ce terme, jugé depuis "inacceptable" par le Kremlin.
"S'ils sont vrais, de tels propos sont très blessants pour nous", a déclaré Volodymyr Zelensky au sujet de la position française, lors d'une conférence de presse commune avec les chefs d'Etat polonais, lituanien, estonien et letton, en visite à Kiev. "Je ferai de mon mieux pour discuter de cette question avec Monsieur Macron aujourd'hui. Si ce n'est pas le cas, alors demain, quand il trouvera le temps", a ajouté Volodymyr Zelensky.
Carte de la situation en Ukraine au 14 avril à 7h00 GMT ( AFP / )
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait choisi de ne pas reprendre le terme "génocide" utilisé par son homologue américain Joe Biden pour en accuser le président russe Vladimir Poutine en Ukraine. "Je dirais que la Russie a déclenché d'une manière unilatérale une guerre brutale, qu'il est maintenant établi que des crimes de guerre ont été faits par l'armée russe et qu'il faut maintenant en trouver les responsables", a déclaré Emmanuel Macron dans un premier temps.
"C'est une folie ce qui est en train de se passer, c'est d'une brutalité inouïe (...) mais je regarde en même temps les faits et je veux essayer au maximum de continuer à pouvoir arrêter cette guerre et à rebâtir la paix, donc je ne suis pas sûr que l'escalade des mots serve la cause", a-t-il poursuivi. Le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko, avait rapidement réagi auprès de l'agence de presse Interfax-Ukraïna, jugeant la position d'Emmanuel Macron "décevante".
Mardi, le président américain Joe Biden avait pour la première fois accusé Vladimir Poutine de mener un "génocide" en Ukraine, mot jusque-là employé par M. Zelensky mais jamais par l'administration américaine. Mercredi, le Premier ministre du Canada Justin Trudeau a, lui aussi, évoqué pour la première fois un "génocide" en Ukraine. La Russie, de son côté, se défend en dénonçant une "mise en scène" et des "falsifications" orchestrées par les Ukrainiens et destinées à lui nuire.
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