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Haïti-Communications internationales temporairement suspendues après des violences
information fournie par Reuters 03/03/2024 à 21:20

Les communications internationales ont temporairement été interrompues dimanche en Haïti à la suite de violents affrontements dans la capitale qui ont endommagé les infrastructures, au lendemain d'une évasion massive dans la principale prison du pays.

Le président de Digicel, l'un des deux principaux fournisseurs de télécommunications du pays caribéen, a déclaré sur X que les combats dans certains quartiers de la capitale ont endommagé des câbles de fibre optique.

Les lignes ont pu être rétablies quelques heures plus tard, a-t-il encore déclaré sur le réseau social.

De violents combats ont semé la panique ces derniers jours après les appels lancés par le chef de gang Jimmy Chérizier, un ancien officier de police, pour que les groupes criminels s'unissent et renversent le Premier ministre Ariel Henry.

Samedi soir, des groupes armés ont attaqué la plus grande prison du pays. Le lendemain, Reuters a pu observer sur place que les portes principales de la prison étaient restées ouvertes et qu'aucun policier ne s'y trouvait.

"Je suis le seul à être resté dans ma cellule", a déclaré à Reuters un détenu non identifié. "Nous dormions lorsque nous avons entendu le bruit des balles", a-t-il ajouté.

Le nombre de détenus en fuite n'était pas connu mais des sources pénitentiaires ont estimé qu'une majorité "écrasante" d'entre eux s'étaient échappés.

Le pénitencier, construit pour accueillir 700 prisonniers, en comptait 3.687 en février 2023, selon le Réseau national de défense des droits de l'homme (RNDDH).

Dimanche, un employé bénévole de la prison a déclaré que 99 prisonniers avaient choisi de rester dans leurs cellules de peur d'être tués dans les tirs croisés. Parmi eux se trouvaient plusieurs soldats colombiens à la retraite, emprisonnés pour leur implication présumée dans l'assassinat du président Jovenel Moïse.

Les cadavres de trois détenus qui avaient tenté de s'enfuir gisaient dans la cour du complexe pénitentiaire dimanche.

Le gouvernement d'Haïti, le pays le plus pauvre de la région, n'a pas commenté la situation.

La localisation du Premier ministre, qui devait rentrer d'une visite au Kenya, où il a signé un accord de sécurité pour lutter contre la violence des gangs, n'était pas connue non plus.

Cette semaine, Jimmy Chérizier a conseillé aux habitants de ne pas envoyer leurs enfants à l'école pour "éviter les dommages collatéraux", alors que les violences se sont multipliées en l'absence d'Ariel Henry.

Près de 15.000 personnes ont été forcées de quitter leur domicile ces derniers jours, tandis que dix sites accueillant des déplacés ont été vidés au cours du week-end, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le premier ministre Ariel Henry, qui est arrivé au pouvoir en 2021 après l'assassinat du président Jovenel Moïse, s'était précédemment engagé à quitter le pouvoir avant le début du mois de février. Il a par la suite affirmé que la sécurité devait d'abord être rétablie afin de garantir des élections libres et équitables.

(Reportage Harold Isaac et Steven Aristil, rédigé par Lucinda Elliott ; version française Kate Entringer)

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