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"Impunité judiciaire" de Moscou et "concessions amères" : la libération d'un agent russe du FSB fait grincer en Allemagne
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/08/2024 à 13:42

Vadim Krassikov, agent du redouté service de renseignements du Kremlin, avait été condamné à la réclusion à perpétuité pour le meurtre en plein Berlin deux ans plus tôt d'un ex-commandant séparatiste tchétchène et purgeait sa peine.

Vadim Krassikov, accueilli par Vladimir Poutine, le 1er août 2024, près de Moscou ( POOL / MIKHAIL VOSKRESENSKIY )

Vadim Krassikov, accueilli par Vladimir Poutine, le 1er août 2024, près de Moscou ( POOL / MIKHAIL VOSKRESENSKIY )

Un arrangement au "goût amer". Le gouvernement allemand a indiqué vendredi 2 août avoir dû ordonner la libération de l'agent russe du FSB Vadim Krassikov dans le cadre du vaste échange de prisonniers avec Moscou, en passant outre les objections de son propre parquet fédéral.

Le procureur général en charge du dossier a avancé des "arguments très significatifs" en faveur de l'exécution jusqu'à son terme de la peine de Vadim Krassikov, a indiqué à l'AFP une porte-parole du ministère de la Justice, Marie-Christine Fuchs.

L'homme, dont le Kremlin a reconnu vendredi qu'il était membre de ses services secrets, avait été condamné en 2021 à la réclusion à perpétuité pour le meurtre en plein Berlin deux ans plus tôt d'un ex-commandant séparatiste tchétchène et purgeait sa peine.

Mais au bout du compte, le ministre de la Justice Marco Buschmann a estimé que son maintien en détention aurait "généré un risque de préjudice grave" pour l'Allemagne "et ses intérêts en matière de politique étrangère et de sécurité".

Il a aussi invoqué des raisons "humanitaires" en raison des risques pour la santé et la vie des détenus de Russie et Bélarus finalement échangés jeudi, selon la porte-parole.

Le ministre a donc demandé lundi au procureur général de remettre en liberté Vadim Krassikov, transféré ensuite en Russie, où il a été accueilli par le président Vladimir Poutine. Le ministre a admis dans un communiqué qu'il s'agissait de "concessions amères". Mais "un principe a été déterminant pour moi : dans le doute, la liberté", a-t-il dit.

La libération de M. Krassikov était la principale exigence du Kremlin dans le cadre du vaste échange de prisonniers effectué jeudi, le plus important de ce type depuis la fin de la Guerre froide. Mais cette décision suscite la controverse en Allemagne, avec des critiques de la famille de la victime de l'agent du FSB, d'Amnesty International et de médias.

"Erreur fatale"

La branche allemande d'Amnesty International a ainsi jugé que les concessions faites par Berlin laissaient "un goût amer" et constituaient "un pas vers l'extension de l'impunité judiciaire" de Moscou.

Le quotidien très réputé FAZ a lui, parlé d'une "erreur fatale" de nature à encourager le chef du Kremlin à continuer sur la même voie. Le choix a été d'autant plus cornélien que l'Allemagne est régulièrement ébranlée par des affaires d'espionnage russe, notamment depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

6 commentaires

  • 02 août 16:07

    La réalité de la justice face aux enjeux géostratégiques. Toujours là les bisounours ?


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