(Actualisé avec discours de Joe Biden)
par Andrew Mills et Nidal al-Mughrabi
De nouvelles négociations doivent se tenir au Caire et mardi matin à Doha entre Israël et le Hamas pour peaufiner les derniers détails d'un accord de cessez-le-feu et de libération des otages destiné à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, ont dit des sources informées.
La fin de la guerre dans l'enclave palestinienne est "plus proche que jamais", a déclaré à Reuters un responsable américain aux faits des négociations sous couvert d'anonymat, alors qu'une "version finale" d'accord a été remise lundi matin aux deux parties belligérantes.
Le Hamas a fait savoir lundi soir dans un communiqué qu'il souhaitait parvenir à un accord.
Pour y parvenir, des négociations "intensives" vont encore avoir lieu au Caire, a rapporté au même moment la chaîne d'Etat égyptienne Al Qahera News, en citant une source informée.
Un ultime cycle de négociations est également prévu mardi matin à Doha, au Qatar, en présence de l'émissaire pour le Moyen-Orient du président élu américain Donald Trump, Steve Witkoff, et de celui de Joe Biden, Brett McGurk.
L'émir du Qatar, Tamim ben Hamad al Thani, a pour sa part reçu une délégation du Hamas pour discuter de l'accord de cessez-le-feu.
Les deux parties ont fait part de progrès dans les discussions, sans toutefois confirmer pour le moment un accord définitif.
"Il y a eu des progrès lors des négociations concernant des sujets centraux et nous travaillons à conclure sur les autres sujets", a déclaré à Reuters un responsable du Hamas qui a demandé à ne pas être identifié en raison de la sensibilité du sujet.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a déclaré que les négociations étaient coordonnées par les équipes de Donald Trump, le président américain élu, et de Joe Biden, l'actuel locataire de la Maison blanche.
"PLUS PROCHES QUE JAMAIS D'UN ACCORD"
"Il y a du progrès, c'est bien mieux qu'auparavant. Je veux remercier nos amis américains pour leurs énormes efforts fournis pour parvenir à un accord sur les otages", a-t-il déclaré à des journalistes.
Un responsable israélien, sous couvert d'anonymat, a déclaré que les négociations se trouvaient à un stade avancé et que 33 otages devraient être libérés au cours de la première phase.
"Nous ne sommes pas sûrs si c'est une question d'heures ou de quelques jours."
Le président américain Joe Biden a confirmé qu'un accord était "sur le point" d'être trouvé.
"L'accord (...) libérera les otages, arrêta les combats, apportera la sécurité à Israël et nous permettra d'apporter une assistance humanitaire importante aux Palestiniens qui ont souffert terriblement dans cette guerre que le Hamas a déclenchée", a déclaré le président américain dans un discours revenant sur ses réussites en matière de politique intérieure.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré à MSNBC que les deux parties étaient "plus proches que jamais" d'un accord et que la balle était dans le camp du Hamas.
"Nous avons bon espoir d'enfin parvenir à franchir la ligne d'arrivée après tout ce temps", a-t-il déclaré, ajoutant que l'accord avait été construit sur les bases de l'accord proposé par le président Biden en mai.
Les négociateurs voulaient s'assurer que le président-élu Donald Trump soutiendrait cet accord et la participation de Steve Witkoff a été "cruciale", a dit Antony Blinken.
Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances et figure de proue de l'extrême droite religieuse, a de son côté dénoncé lundi le projet d'accord, le qualifiant d'accord de "reddition".
"L'accord qui est en train de prendre forme est une catastrophe pour la sécurité nationale de l'État d'Israël", a-t-il dit dans un communiqué.
Le Qatar est avec l'Egypte et les Etats-Unis l'un des pays médiateurs dans les négociations indirectes entre Israël et le Hamas.
Au Caire, un responsable de la sécurité égyptienne a déclaré à Reuters que le projet envoyé aux deux parties belligérantes ne constituait pas l'accord final mais "visait à résoudre les questions en suspens qui avaient entravé les négociations précédentes".
Les institutions gouvernementales israéliennes ont reçu l'ordre de se préparer à accueillir des otages faibles et malades. Un porte-parole du ministère israélien de la Santé n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.
AVANT LE 20 JANVIER
Les responsables américains s'efforcent de parvenir à un accord sur les otages et le cessez-le-feu à Gaza avant que Joe Biden, le président américain en exercice, ne quitte ses fonctions le 20 janvier.
Joe Biden s'est entretenu dimanche avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a indiqué la Maison blanche.
Joe Biden et Benjamin Netanyahu ont discuté des initiatives en cours pour parvenir à un accord sur l'arrêt des combats dans l'enclave palestinienne et la libération des derniers otages qui s'y trouvent, a indiqué la Maison blanche dans un communiqué à l'issue de l'entretien par téléphone des deux dirigeants.
Steve Witkoff, qui prendra officiellement ses fonctions sous l'administration de Donald Trump le 20 janvier, s'est rendu plusieurs fois au Qatar et en Israël depuis fin novembre.
La semaine dernière, Donald Trump a prévenu que "l'enfer éclaterait au Moyen-Orient" si les otages n'étaient pas libérés avant son entrée en fonction.
Steve Witkoff s'est rendu vendredi à Doha vendredi, puis samedi en Israël pour rencontrer Benjamin Netanyahu avant de retourner dans la capitale qatarie.
Une centaine d'otages israéliens, vivants ou morts, sont toujours aux mains du Hamas depuis les attaques du 7 octobre 2023 du groupe palestinien dans le sud d'Israël.
La riposte d'Israël a fait plus de 46.000 morts à Gaza, selon les responsables palestiniens de la santé, une grande partie de l'enclave étant dévastée et en proie à une crise humanitaire, tandis que la majeure partie de sa population a été déplacée.
(Bureau de Dubaï, reportage Andrew Mills et Michael Georgy; avec la contribution de James Mackenzie et Steven Scheer; version française Claude Chendjou et Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault, Augustin Turpin, Kate Entringer et Tangi Salaün)
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