Une autre fédération du secteur pharmaceutique a récemment évoqué la possibilité, soulignant que 99 molécules étaient déjà vendues sans ordonnance dans d'autres pays européens.
( AFP / GERARD JULIEN )
La mesure pourrait permettre 1,1 milliard d'euros d'économies en 2025 : l'industrie pharmaceutique a proposé jeudi 16 septembre une révision du statut de certains médicaments du quotidien afin de les rendre disponibles sans prescription obligatoire. Il ne s'agit pas de déremboursement, ces produits restant remboursés s'ils sont prescrits, sur le modèle du Doliprane (paracétamol).
"L'accès à un panel étendu de médicaments sans prescription obligatoire" s'inscrit dans une stratégie d'économies face aux "contraintes budgétaires qui pèsent sur la France et sur ses comptes sociaux ", a indiqué l'organisation professionnelle des entreprises du médicament (Leem) lors d'une conférence de presse.
La semaine dernière, la fédération des laboratoires spécialistes des produits de santé sans ordonnance (NéreS) avait déjà considéré cette option, estimant que 99 molécules, déjà vendues sans ordonnance dans d'autres pays européens, pourraient l'être en France, notamment des traitements du système respiratoire, nerveux et digestif .
Le Leem s'attend dans sa proposition à environ 300 millions d'euros d'économies potentielles, en ciblant notamment les antifongiques (utilisés pour les mycoses) et les traitements des rhinites, a-t-il précisé. Selon l'industrie pharmaceutique, il est également possible de trouver 300 millions d'économies en accentuant les efforts pour éviter les mauvais usages de médicaments. Et 500 millions d'euros de frais financiers pourraient être évités en raccourcissant les délais de paiement , par l'industrie pharmaceutique, de remises consenties à l'Assurance maladie.
Inquiétude sur la clause de sauvegarde
Alors que le monde de la santé attend fébrilement un gouvernement pour savoir quels arbitrages seront fait dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, le Leem réitère par ailleurs ses revendications récurrentes, comme "enrayer la course excessive à la baisse des prix" , et "amorcer la décrue" de la "clause de sauvegarde".
Cette clause permet de faire supporter en grande partie par l'industrie les éventuels dépassements de la consommation de médicaments prévu dans le budget de la Sécurité sociale. Le Leem demande concrètement aux pouvoirs publics "que la clause de sauvegarde ne dépasse pas le plafond de 1,6 milliard d'euros en 2024 , comme ils s'y étaient engagés, et d'amorcer sa décrue dès le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025".
"Cette trajectoire de décroissance progressive (1 milliard d'euros en 2025, 750 millions d’euros en 2026) doit permettre d'aboutir à une clause de sauvegarde plafonnée à 500 millions d’euros en 2027", précise le syndicat de la filière du médicament.
En 2015, cette clause, qui permet de protéger les comptes publics d'une augmentation imprévue des dépenses de médicaments ne représentait que 1% du chiffre d'affaires du secteur contre 6% actuellement .
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