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Kyiv et Moscou s'accusent mutuellement de violation de la trêve, pas de prolongation en vue
information fournie par Reuters 20/04/2025 à 21:58

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Zelensky dénonce une "impression générale" de trêve

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Il affirme que des offensives russes se poursuivent

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Moscou affirme que l'Ukraine a violé le cessez-le-feu plus de 1.000 fois

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Kyiv reste disposé à un cessez-le-feu de 30 jours proposé par Washington, assure Zelensky

(Actualisé avec déclaration de Zelensky §10-11,)

La Russie et l'Ukraine se sont accusées mutuellement dimanche de ne pas respecter le cessez-le-feu décrété la veille par le président russe Vladimir Poutine pour les fêtes de Pâques, les deux camps faisant état chacun de centaines d'attaques.

Evoquant des "raisons humanitaires", Vladimir Poutine a ordonné samedi de façon unilatérale une trêve en Ukraine de samedi à 18h00 heure locale (15h00 GMT) jusqu'à lundi minuit (21h00 GMT).

Cette décision est intervenue après que Donald Trump et le secrétaire d'État américain Marco Rubio ont menacé de mettre fin aux efforts de Washington pour parvenir à une paix entre la Russie et l'Ukraine s'ils ne constatent pas sous peu de signes évidents de progrès.

Cinq heures avant l'expiration du cessez-le-feu, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse TASS, a déclaré que Vladimir Poutine n'avait donné aucun ordre en faveur d'une prolongation de la trêve. "Il n'y a pas eu d'autres ordres", a-t-il dit.

À Washington, le Département d’État a déclaré qu’il accueillerait favorablement une prolongation du cessez-le-feu.

Pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andri Sybiha, les actions de Moscou dans les prochains jours "révéleront la véritable attitude de la Russie à l'égard des efforts de paix américains et de la proposition de cessez-le-feu complet de 30 jours".

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a dénoncé un simulacre de trêve et affirmé que Moscou avait mené des centaines d'attaques d'artillerie samedi soir et d'autres assauts dimanche.

La Russie a lancé 67 attaques entre minuit et 20h00, heure locale (17h00 GMT), y compris avec des armes lourdes, a-t-il déclaré dimanche sur X.

"Soit Poutine ne contrôle pas totalement son armée, soit la situation prouve qu'en Russie, on n'a aucune intention de prendre de véritables mesures pour mettre fin à la guerre et qu'on ne s'intéresse qu'à une couverture médiatique favorable", a ajouté le président ukrainien.

"Cependant, il n'y a eu aucune alerte aérienne aujourd'hui. Il s'agit donc d'un format de cessez-le-feu qui a été obtenu et qui est le plus facile à prolonger", a déclaré plus tard le président ukrainien. Il a également demandé à la Russie d'abandonner les frappes de drones et de missiles sur des cibles civiles pendant au moins 30 jours.

"Si la Russie n'est pas d'accord, cela prouvera qu'elle a l'intention de continuer à faire uniquement des choses qui détruisent des vies humaines et prolongent la guerre", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne a indiqué dimanche que l'activité le long de la ligne de front avait diminué mais que les combats n'avaient pas cessé.

Pour sa part, le ministère russe de la Défense a affirmé que les forces ukrainiennes avaient tiré 444 fois sur des positions russes et brisé le cessez-le-feu plus de 1.000 fois.

"Des morts et des blessés parmi la population civile ont été constatés, ainsi que des dégâts matériels", a-t-il indiqué dans un communiqué diffusé sur la messagerie Telegram, ajoutant que les régions frontalières de Briansk, Koursk et Belgorod avaient été attaquées.

Reuters n'a pas été en mesure de vérifier dans l'immédiat les informations provenant de la ligne de front.

EFFORTS DE PAIX

Le président américain Donald Trump, qui avait promis de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne en 24 heures s'il était réélu à la Maison blanche, n'est pour l'heure pas parvenu à conclure un accord de cessez-le-feu avec les deux camps.

Il a exprimé dernièrement son agacement à l'égard à la fois de Kyiv et de Moscou, alors que Washington a organisé en mars en Arabie saoudite des réunions distinctes avec les deux camps pour leur présenter un plan de trêve. L'Ukraine l'a accepté, la Russie a dit qu'il fallait le remanier.

Par la suite, l'administration Trump a annoncé une trêve partielle, en mer Noire et pour les sites énergétiques, mais Kyiv et Moscou se sont mutuellement accusés de l'enfreindre.

Kyiv reste disposé à un cessez-le-feu de 30 jours mais si la Russie poursuit les combats dimanche, l'Ukraine en fera autant, a prévenu Volodimir Zelensky.

"L'Ukraine continuera d'agir en miroir", a-t-il affirmé.

Des soldats ukrainiens ont également dénoncé la poursuite des combats malgré le cessez-le-feu.

"Les bombardements se sont poursuivis – on le voit aux informations – par exemple à Kherson. Les assauts et les bombardements se sont également poursuivis sur la ligne de front. Rien n'indique un cessez-le-feu", a déclaré Dmitro, 24 ans, soldat de la 93e brigade mécanisée distincte de Kholodnyi Yar.

"Mon opinion concernant le cessez-le-feu n'a pas changé : il a été annoncé uniquement pour montrer au monde qu'ils faisaient des progrès, des concessions. Mais en réalité, comme nous le constatons sur le front, rien n'a changé. Je pense que c'est un mensonge éhonté, comme toujours", a abondé Serhii, 22 ans, qui sret dans la même brigade.

Dans un message adressé aux Ukrainiens pour les fêtes de Pâques, qui tombent cette année le même jour pour les Églises orthodoxe et catholique, Volodimir Zelensky a appelé à ne pas abandonner l'espoir d'un retour de la paix.

"Nous savons ce que nous défendons. Nous savons pourquoi nous nous battons. Pour qui et au nom de qui", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

(Rédigé par Lidia Kelly à Melbourne et Pavel Polityuk à Kyiv, avec Guy Faulconbridge et Vladimir Soldatkin à Moscou et Anatolii Stepanov dans la région de Donetsk ; version française Camille Raynaud, Blandine Hénault et Kate Entringer)

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