"Le moment est peut-être venu de faire des affaires de préférence avec ceux qui ne sont pas seulement des partenaires commerciaux, mais qui veulent aussi être des partenaires du point de vue des valeurs", a souligné le ministre allemand des Finances.
Plus de 245 milliards d'euros ont été échangés entre l'Allemagne et la Chine en 2021. ( AFP / ODD ANDERSEN )
Après la Russie, la Chine ? Pointée du doigt pour sa dépendance au gaz russe, l'Allemagne est en train de réévaluer sa position dans le commerce international. Et le ministre allemand des Finances s'est inquiété mercredi 6 avril de la "forte dépendance" économique de son pays à la Chine, appelant à "diversifier" les partenaires commerciaux de l'Allemagne, dans un contexte de tensions internationales exacerbées par la guerre en Ukraine.
"Mon souci, par rapport à la situation allemande, est que (…) nous avons une forte dépendance économique à la Chine", a déclaré mercredi, au journal Die Zeit , Christian Lindner, également chef de file du parti libéral FDP. "Nous devons diversifier nos relations internationales, y compris pour nos exportations" , a-t-il ajouté.
La guerre en Ukraine a jeté une lumière crue sur la dépendance de l'Allemagne à la Russie, à qui elle achetait plus de la moitié de son gaz , et une grande partie de son charbon et pétrole. Mais plus globalement, la guerre a posé la question des liens commerciaux qu’entretient l’Allemagne, nation exportatrice, avec d'autres pays accusés de bafouer les droits humains, comme la Chine.
Pékin, premier partenaire économique de Berlin
Pékin est en effet le principal partenaire économique de l'Allemagne : plus de 245 milliards d'euros ont été échangés entre les deux pays en 2021, un chiffre en hausse de 15,1% sur un an . De nombreuses industries allemandes ont délocalisé une partie de leur production en Chine , et importent donc massivement des éléments indispensables à leur activité depuis ce pays. De l'autre côté, la Chine est l'un des principaux clients du secteur automobile allemand.
"Le moment est peut-être venu de faire des affaires de préférence avec ceux qui ne sont pas seulement des partenaires commerciaux, mais qui veulent aussi être des partenaires du point de vue des valeurs", a commenté Christian Lindner mercredi.
Fin mars, le ministre s'est ainsi déclaré favorable à la signature d'un accord de libre-échange entre l'Union Européenne et les États-Unis, un projet controversé parmi les 27, et dont les négociations sont au point mort.
Avec les bouleversements liés à la guerre en Ukraine, de nombreux industriels envisagent déjà de réduire leur présence en Chine , selon une étude réalisée par l'institut économique IFO, publiée fin mars. Selon ces travaux "près d'une entreprise sur deux "important des éléments nécessaires à leur production depuis la Chine prévoit en effet "de réduire à l'avenir ces importations".
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