Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

L'intersyndicale unie contre la réforme des retraites a-t-elle encore un avenir ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 24/11/2023 à 09:21

Les dirigeants des huit principales organisations syndicales doivent se rencontrer vendredi 1er décembre au siège de la CFDT à Paris, notamment pour évoquer l'avenir du mouvement.

Laurent Berger (à gauche), secrétaire général sortant de la CFDT, Marylise Léon, dirigeante de la CFDT (à gauche), Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT (au centre), Murielle Guilbert et Simon Dutei, co-délégués généraux du syndicat Solidaires, participent à une manifestation à Paris, le 1er mai 2023.  ( AFP / ALAIN JOCARD )

Laurent Berger (à gauche), secrétaire général sortant de la CFDT, Marylise Léon, dirigeante de la CFDT (à gauche), Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT (au centre), Murielle Guilbert et Simon Dutei, co-délégués généraux du syndicat Solidaires, participent à une manifestation à Paris, le 1er mai 2023. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Il est peut-être loin le temps de l'union sans faille affichée par les syndicats lors de la réforme des retraites. Officiellement, l'ordre du jour de la réunion du 1er décembre sera la journée de mobilisation du 12 décembre à Bruxelles, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES). Mais plusieurs leaders veulent prendre leurs distances. "On a eu du mal à trouver la date et on s'était déjà vus beaucoup. Je crois qu'on n'avait pas tout à fait envie de se voir tous" , confie Frédéric Souillot, numéro un de Force ouvrière.

Pour Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT depuis le 31 mars, "c'est une intersyndicale pour faire le point , (...) sans enjeu immédiat, pour avoir la possibilité d'avoir une discussion large sans pression médiatique". Il n'y aura "pas de temps presse ou com' particulier (...). L'ordre du jour, c'est la mobilisation européenne du 12 décembre" pour les salaires, abonde Marylise Léon, à la tête de la CFDT depuis juin. Néanmoins, elle confirme que l'intersyndicale "aura un débat sur les prochaines étapes, sur ce qui est possible de faire ensemble ou pas" . "On a toujours dit que l'intersyndicale telle qu'elle existait pendant les retraites était utile et importante", mais "on est dans un autre moment aujourd'hui".

Contexte électoral

"Quand on peut travailler ensemble", on le fait, "parce que l'union fait la force", a encore souligné Cyril Chabanier, de la CFTC, cette semaine devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Selon lui, ces dernières années, à force de travailler ensemble, les liens se sont "renforcés" et il n'y a plus "un leader syndical qui met une cartouche directe ou indirecte à un autre".

Mais l'ambiance sur le terrain est moins fraternelle qu'il y a six mois. 70% des CSE (comité social et économique) sont renouvelés depuis septembre jusqu'en février et les militants ferraillent localement, tandis que leurs dirigeants nationaux font la tournée des entreprises. "Oui", le contexte des élections professionnelles torpille l'intersyndicale , déclare sous couvert d'anonymat un responsable, qui peste contre la CGT, "revenue à des pratiques des années 1970, lorsqu'ils jouaient des bras" contre les militants des autres organisations.

La CGT pointée du doigt

Au-delà de ce contexte électoral, certaines initiatives irritent, à l'instar de la dernière mobilisation unitaire sur les salaires, loin des records de celles sur les retraites. "Le 13 octobre, ça a déconné plein pot", se navre un leader. Sophie Binet avait alors tenu un point-presse seule en tête de cortège, sous les yeux médusés de ses homologues. "Elle ne sait pas ce que c'est l'intersyndicale" , mais elle tient à cette union, "avec ses supplétifs FSU et Solidaires", persifle ce responsable. Un autre y voit "une façon de tenir une ligne en interne" et de "mieux contenir ses extrêmes". Sophie Binet avait pris la tête de l'organisation à l'issue d'un congrès houleux.

"Peut-être que ce qu'on partage moins, c'est cette volonté de mettre en scène cette intersyndicale", relève un responsable. Et la CGT n'a pas "totalement intégré" qu'elle "n'est plus la première organisation" , rappellent encore deux leaders syndicaux. Il faut "inventer autre chose en termes de relation intersyndicale", estime l'un d'eux. "Ça ne veut pas dire qu'on ne (fera) rien ensemble ni que l'on (fera) tout ensemble".

"On sait qu'il y a une demande d'unité très forte" de la part des salariés

Le président de la CFE-CGC va plus loin. "Je pense que le moment est venu d’éclaircir les choses entre nous, confie François Hommeril, vendredi 24 novembre au quotidien Le Monde . Rien ne justifie aujourd’hui que l’intersyndicale perdure" . Frédéric Souillot de FO confie au journal que "l’intersyndicale est un outil puissant mais quand il n’y a pas de revendications communes, l’outil n’a aucune utilité".

Pour Sophie Binet, il faut "garder la dynamique unitaire", née du mouvement des retraites, et "ne pas revenir aux tensions qui préexistaient". "L'intersyndicale ne continue évidemment pas sous la même forme" que lors des retraites "puisqu'on n'est plus sur cette temporalité". Mais cette unité reste précieuse et s'est encore manifestée, rappelle la numéro 1 de la CGT, lors de la conférence sociale du 16 octobre sur les bas salaires. "Tous les syndicats sont arrivés unis, et tous les syndicats sont sortis unis. On a eu des mots différents mais globalement la tonalité était très partagée". "On sait qu'il y a une demande d'unité très forte" de la part des salariés "et c'est ça l'aiguillon", assure Sophie Binet.

5 commentaires

  • 24 novembre 11:09

    Bravo et honte à Boursorama pas un mot sur ke drame de cet horribles assassinat


Signaler le commentaire

Fermer