La balance des paiement française, qui comptabilise les transactions courantes au cours d'une année, était toujours en déficit en 2023, à 28,1 milliards d'euros, contre 31,1 milliards l'année précédente, indique mardi la Banque de France.

( AFP / FRANCK FIFE )
Le déficit courant "est une faiblesse singulière de la France parmi les pays de la zone euro", a déploré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, au moment de rendre les conclusions du rapport annuel de l'institution.
En effet, la France est le seul pays, parmi les quatre principales économies de la zone euro (Allemagne, Italie, Espagne), à conserver un déficit courant en 2023. La zone euro dans son ensemble est également en excédent.
"La France est cigale", déplore le gouverneur. "Nous achetons plus que nous produisons, et ceci pèse sur notre croissance comme sur notre position extérieure nette."
La quasi-stabilité du déficit courant en 2023 cache des évolutions sensibles dans ses différentes composantes.
Le déficit des échanges de biens s'est par exemple particulièrement réduit, passant de 132,8 milliards d'euros en 2022 à 76,1 milliards en 2023, principalement en raison de "la baisse du prix des matières premières énergétique", explique la Banque de France.
A contrario, l'excédent des échanges de services, "traditionnellement un point de force" de la balance des paiements françaises, et "exceptionnellement fort en 2022" selon M. Villeroy de Galhau, a été divisé par presque deux en 2023, passant de 65 milliards d'euros à 35 milliards, notamment en raison de la normalisation progressive du fret maritime.
Enfin, l'excédent des revenus, troisième composante de la balance des paiements, se replie lui aussi, en raison de la hausse des taux d'intérêt. Il est passé de 36,7 milliards d'euros en 2022 à 12,5 milliards l'année dernière.
Pour la Banque de France, le déficit courant "structurel" que connaît le pays nécessite "la poursuite du redressement de la compétitivité". "Il y a évidemment une correspondance entre l'ampleur du déficit public et les difficultés du commerce extérieur", a ajouté M. Villeroy de Galhau.
Lundi, la Cour des comptes et son premier président, Pierre Moscovici, ont martelé "l'impératif" de réduire la dette publique et le déficit.
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