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La basilique Sainte-Marie-Majeure, un choix singulier pour l'enterrement du pape François
information fournie par Reuters 22/04/2025 à 17:36

Le pape François effectuera son dernier voyage de la Cité du Vatican à l'Esquilin, l'une des sept collines de Rome, pour être enterré dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, comme il l'a souhaité, rompant ainsi une dernière fois avec la tradition.

François, qui est décédé lundi à l'âge de 88 ans, s'est efforcé durant son pontificat d'apporter une touche d'humilité à sa haute fonction de chef de l'Église catholique, et a prévu une cérémonie d'adieu très éloignée du faste traditionnel du Vatican, optant pour des funérailles et un enterrement plus simples.

Les funérailles du souverain pontife auront ainsi lieu samedi place Saint-Pierre, mais François sera inhumé ensuite à Sainte-Marie-Majeure, une première depuis le pape Clément IX en 1669, ses défunts successeurs ayant été inhumés dans la crypte de la basilique Saint-Pierre.

Dans son testament, François a demandé à être enterré "en pleine terre, simplement, sans décoration particulière" et avec la seule inscription de son nom papal en latin : Franciscus.

Le dernier pape à avoir été enterré en dehors du Vatican a été Léon XIII, décédé en 1903.

Sainte-Marie-Majeure, située à environ 4 km du Vatican et l'une des quatre principales basiliques chrétiennes de la capitale italienne, a toujours été chère à François en raison de sa dévotion à la Vierge Marie. C'est là qu'il priait avant de partir et de revenir de chaque voyage à l'étranger.

"J'ai toujours eu une grande dévotion pour Sainte-Marie-Majeure, même avant de devenir pape," a-t-il déclaré dans le livre "El Sucesor" (Le Successeur), un long entretien avec le journaliste Javier Martinez-Brocal, paru en 2024.

Né à Buenos Aires, la capitale de l'Argentine, dans une famille d'origine italienne, François est allé prier dans cette même basilique le 14 mars 2013, le lendemain du jour où il est devenu le premier pape latino-américain de l'histoire.

François y est retourné à des moments clés de son pontificat, priant pour la fin de la pandémie de COVID-19 dans une Rome confinée en 2020 et après ses opérations abdominales en 2021 et 2023.

L'ENTREPÔT DES CANDÉLABRES

Dans la chapelle Pauline de la basilique se trouve une Vierge Marie de style byzantin, très vénérée, sous laquelle se situe un vase de roses d'or offert par François en 2023.

Une autre statue de Marie, "Reine de la Paix", commandée par le pape Benoît XV en 1918 pour demander à Dieu de mettre fin à la Première Guerre mondiale, se trouve avant l'entrée de la chapelle.

"Juste après la sculpture de la Reine de la Paix, il y a un petit renfoncement, une porte qui mène à une pièce où les candélabres étaient entreposés. Je l'ai vu et j'ai pensé : 'C'est l'endroit'," a déclaré le pape dans "El Sucesor", en faisant référence à l'endroit où se trouvera sa tombe.

Son cercueil en cyprès ne sera pas recouvert de plomb, mais d'une couche extérieure de bois, comme il est d'usage pour les papes.

Dans la Rome antique, la colline de l'Esquilin était le lieu où l'on enterrait les esclaves, les pauvres et les condamnés à mort. Elle abrite actuellement la Stazione Termini, la principale gare ferroviaire de Rome, et constitue un quartier populaire et multiethnique où se sont également installés de nombreux réalisateurs et acteurs de cinéma.

Sainte-Marie-Majeure a été fondée en 432, un an après la proclamation par le concile d'Éphèse de Marie Mère de Dieu. C'est la seule basilique de Rome à avoir conservé sa structure paléochrétienne d'origine, même si elle a subi de nombreux ajouts par la suite.

Selon la légende, représentée dans une mosaïque du XIIIe siècle dans la loggia de la basilique, une chute de neige miraculeuse en été s'est produite sur le futur site de l'église. Aujourd'hui encore, les Romains se rassemblent tous les 5 août pour célébrer le miracle de la Madonna Della Neve, ou Vierge des Neiges.

La basilique de Sainte-Marie-Majeure abrite les corps de sept autres papes et de plusieurs personnalités religieuses, ainsi que celui du sculpteur et architecte baroque Gian Lorenzo Bernini.

(Rédigé par Giselda Vagnoni ; version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)

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