par Leika Kihara
La Banque du Japon (BoJ) devrait signaler la semaine prochaine que les risques liés à l'augmentation des droits de douane américains ne feront pas dérailler un cycle de hausse des salaires et de l'inflation considéré comme essentiel pour continuer à relever les taux d'intérêt, ont déclaré quatre sources au fait de ses réflexions.
L'évaluation, qui sera incluse dans son rapport trimestriel sur les perspectives attendu le 1er mai, soulignera la volonté de la BoJ de maintenir les attentes du marché quant à de nouvelles hausses des taux d'intérêt, même si le moment de sa prochaine décision pourrait ne pas intervenir avant plusieurs mois.
"Il est difficile de prédire les dommages exacts causés à l'économie par les droits de douane du président Donald Trump à ce stade", a déclaré l'une des sources. "En revanche, il est clair que l'intensification de la pénurie d'emplois poussera les entreprises japonaises à continuer d'augmenter les salaires", a ajouté la source.
"Les risques se sont accrus, mais probablement pas encore suffisamment pour remettre en cause le scénario de base de la BoJ, à savoir une reprise économique modérée", a déclaré une autre source. "Contrairement à la pandémie de COVID-19, ce n'est pas comme si la demande s'était soudainement évaporée", a-t-elle ajouté.
A l'issue de sa réunion de politique générale de deux jours qui se terminera le 1er mai, la BoJ réduira ses prévisions de croissance économique et mettra en garde contre l'augmentation des risques liés aux droits de douane de Donald Trump, qui devraient réduire la demande mondiale, ont indiqué les sources.
La BoJ pourrait également repousser le délai prévu pour atteindre durablement son objectif d'inflation de 2%, qui était envisagé vers la seconde moitié de l'année fiscale 2025 dans les projections faites en janvier, selon les sources.
Compte tenu de la volatilité persistante des marchés financiers, la banque centrale devrait maintenir l'objectif de taux d'intérêt à court terme à 0,5%.
(Reportage Leika Kihara ; Mara Vîlcu pour la version française, édité par Blandine Hénault)
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