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La parole de la France "dépréciée" par le déficit, selon le patron du Medef
information fournie par Boursorama avec AFP 28/03/2024 à 19:31

Patrick Martin est à la tête du Medef depuis le 6 juillet 2023. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

Patrick Martin est à la tête du Medef depuis le 6 juillet 2023. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

Ae président du Medef Patrick Martin a estimé jeudi que la situation budgétaire tendue de la France "dépréciait la parole" du pays à l'étranger et a qualifié la stratégie menée ces dernières années au niveau européen de "décroissante".

"Si l'Europe n'était pas là", la France, dans sa situation budgétaire actuelle, n'aurait "pas d'autre choix que de dévaluer", a lancé M. Martin en ouverture de tables rondes consacrées à l'Europe au siège parisien du mouvement patronal.

Donc "merci l'Europe, merci la zone euro, merci l'euro", a-t-il ajouté, en remarquant qu'avec un déficit public à 5,5% du PIB en 2023, la France était "en queue de peloton" de l'Europe, et que cela "dépréciait sa parole dans le concert européen, dans le concert mondial".

Craignant des décisions d'économies allant "au détriment de ce qui nous paraît être l'essentiel", Patrick Martin a indiqué que le Medef allait au contraire "ardemment" demander au gouvernement "que les décisions publiques aillent dans le sens d'une redynamisation de l'économie, singulièrement de l'investissement".

"Notre compréhension de la stratégie européenne du mandat (des institutions européennes) qui s'achève est qu'elle a été implicitement, j'allais dire de manière inavouée, décroissante", a-t-il par ailleurs estimé.

Il a appelé au contraire à "innover, investir, rehausser le niveau de qualification de tous" les collaborateurs du Medef, indiquant que le mouvement avait "une vision très optimiste et offensive de l'Europe, mais d'une Europe-puissance".

Patrick Martin a assuré que "la fibre pro-européenne" des 190.000 adhérents de la première organisation patronale française "se renfor(çait)", mais qu'il y avait aussi dans ses rangs "beaucoup de récriminations, de frustrations, parfois même de rancœur" car l'Europe "n'est pas ce qu'elle devrait être".

Revenant sur des directives européennes récentes assez contraignantes en termes social et environnemental, comme la CSRD ou la CS3D, il a craint que des concurrents comme les Etats-Unis ou la Chine se disent que "non seulement l'Europe va être un marché formidable, mais en plus qu'elle va sortir du jeu économique en se créant elle-même des contraintes".

L'étude mensuelle Opinionway pour les Chambres de commerce et d'industrie (CCI) a montré jeudi que 49% des chefs d'entreprises français avaient une opinion positive de l'Union européenne, dont 3% "très positive", et que 50% avaient une opinion négative, dont 12% "très négative".

Pour 56% d'entre eux, l'UE améliore la coopération économique entre la France et les autres Etats membres (contre 40% pensant le contraire). Ils sont à égalité, à 47%, à penser qu'elle améliore la coopération avec les pays extérieurs à l'UE et à penser le contraire.

En revanche, 53% pensent qu'elle ne participe pas au rayonnement international de la France (45% pensent le contraire) et 57% (contre 41%) qu'elle ne contribue pas à la croissance économique du pays.

Enfin 59% se disent "inquiets" du futur de l'UE dans les cinq ans qui viennent, tandis que 39% sont confiants.

Les principales priorités sur lesquelles l'Union devrait agir dans les cinq ans pour favoriser le développement des entreprises sont, selon les personnes interrogées, la simplification administrative (citée à 51%), la concurrence déloyale hors UE (43%) et l'autonomie de l'UE dans les domaines de l'alimentation et de la santé (31%).

L'étude a été menée par téléphone du 23 février au 5 mars auprès d'un échantillon représentatif de 1.028 dirigeants d'entreprises comptant au moins un salarié.

5 commentaires

  • 29 mars 06:29

    ça fait déjà qqannées qu'on le dit, rien ne s'améliore - d'où peut-être cette diversion avec le va t'en guerre


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