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Le FMI relève ses prévisions de croissance des USA en 2024, abaisse celles de la Chine
information fournie par Reuters 22/10/2024 à 15:42

Le siège du FMI à Washington

Le siège du FMI à Washington

par David Lawder

Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé mardi ses prévisions de croissance pour les États-Unis, le Royaume-Uni et la France en 2024, tout en abaissant celles de la Chine, de l'Allemagne et de la zone euro, avertissant que les risques liés aux conflits armés, aux différends commerciaux et aux conséquences d'une politique monétaire restrictive étaient nombreux.

Les dernières Perspectives de l'économie mondiale du FMI laissent la prévision de progression du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2024 inchangée par rapport aux 3,2% prévus en juillet.

Ces prévisions reflètent l'atonie de la croissance économique mondiale à un moment où les dirigeants financiers du monde entier se trouvent à Washington pour les réunions du FMI et de la Banque mondiale cette semaine.

La croissance mondiale devrait ressortir à 3,2% en 2025, contre 3,3% prévu en juillet, tandis que la croissance à moyen terme devrait s'atténuer à un niveau "médiocre" de 3,1% dans cinq ans, bien en-deçà de sa tendance d'avant la pandémie, montre le rapport.

L'économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, a toutefois déclaré que les États-Unis, l'Inde et le Brésil faisaient preuve de résilience et qu'ils avaient réussi un "atterrissage en douceur" avec un ralentissement de l'inflation sans pertes massives d'emplois.

"Il semble que la bataille mondiale contre l'inflation a été largement gagnée, même si les pressions sur les prix persistent dans certains pays", dit Pierre-Olivier Gourinchas dans une note de blog publiée mardi.

Il a déclaré à Reuters dans une interview qu'il existe néanmois un risque que la politique monétaire devienne "mécaniquement" trop stricte sans baisse des taux d'intérêt dans certains pays à mesure que l'inflation diminue, pesant sur la croissance et l'emploi.

"À l'heure actuelle, notre évaluation de la politique monétaire dans la plupart des pays porte sur la position que nous souhaitons voir se maintenir, mais si l'inflation continue de baisser, les banques centrales doivent commencer à prêter attention à ce qui se passe du côté de l'activité", a-t-il averti.

UNE CONSOMMATION SOLIDE

Le FMI a relevé de 2,6% à 2,8% sa prévisions de croissance pour l'économie américaine en 2024, principalement en raison d'une consommation plus forte que prévu, soutenue par la hausse des salaires et les prix des actifs.

L'institution a également relevé ses prévisions de croissance du PIB des Etats-Unis pour 2025 à 2,2%, contre 1,9% prévu en juillet, ce qui retarde légèrement le retour à la croissance tendancielle.

Au Brésil, le FMI dit désormais s'attendre à une croissance de 3% en 2024, une révision à la hausse de 0,9 point de pourcentage par rapport à l'estimation précédemment annoncée, grâce également à la vigueur de la consommation privée et des investissements.

Le FMI a en outre réduit le taux croissance attendue en Chine en 2024 de 5% à 4,8%, la faiblesse persistante du secteur immobilier et de la confiance des consommateurs pesant plus que la hausse des exportations nettes.

En revanche, les prévisions de croissance pour le géant asiatique en 2025 restent inchangées à 4,5%, mais elles ne tiennent pas compte de l'impact des plans de relance budgétaire récemment annoncés par Pékin, qui restent encore largement à définir.

L'Allemagne, première économie de la zone euro, enregistrera une croissance nulle cette année, contre une hausse de 0,2% dans l'estimation précédente, en raison des difficultés persistantes de son secteur manufacturier, montre le rapport.

Cette révision à la baisse a contribué à un léger abaissement de la croissance attendue pour la zone euro en 2024 de 0,9% à 0,8% et de 1,5 % à 1,2 % en 2025, malgré la hausse de de 0,5 point de l'estimation de croissance pour l'Espagne à 2,9%.

Les perspectives de croissance du PIB français cette année ont été également relevées de 0,9% à 1,1%, montre le rapport.

Le FMI est désormais plus optimiste pour le Royaume-Uni qu'en juillet, puisqu'il prévoit une croissance du PIB de 1,1% en 2024, contre 0,7% auparavant, la baisse de l'inflation et des taux d'intérêt devant stimuler la demande des consommateurs.

RISQUES COMMERCIAUX

Le FMI a également noté qu'un certain nombre de risques pèsent sur les prévisions, notamment la possibilité de fortes augmentations des droits de douane et de mesures commerciales de rétorsion.

L'institution ne mentionne pas la promesse du candidat républicain à la présidence des États-Unis, Donald Trump, d'imposer des droits de douane de 10% sur les importations à destination des États-Unis et de 60% sur les marchandises en provenance de Chine.

Au lieu de cela, le rapport contient un scénario défavorable qui comprend des droits de douane de 10% dans les deux sens entre les États-Unis, la zone euro et la Chine, plus des droits de douane américains de 10% sur le reste du monde, une réduction de la migration vers les États-Unis et l'Europe et des turbulences sur les marchés financiers qui resserrent les conditions financières.

Si cela se produisait, cela réduirait le niveau de production du PIB mondial global de 0,8% en 2025 et de 1,3% en 2026, selon le FMI.

Parmi les autres risques décrits dans le rapport figure la possibilité d'une flambée des prix du pétrole et d'autres matières premières en cas d'aggravation des conflits au Proche-Orient et en Ukraine.

Le FMI a également mis en garde les pays contre la mise en œuvre de politiques industrielles visant à protéger les industries nationales et les travailleurs, affirmant qu'elles ne parviennent souvent pas à apporter des améliorations durables du niveau de vie.

"La croissance économique doit plutôt provenir de réformes nationales ambitieuses qui stimulent la technologie et l'innovation, améliorent la concurrence et l'allocation des ressources, approfondissent l'intégration économique et stimulent l'investissement privé productif", a recommandé Pierre-Olivier Gourinchas.

(Reportage David Lawder ; version française Diana Mandiá ; édité par Augustin Turpin)

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