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Le ministre de la Santé croate arrêté, soupçonné de corruption
information fournie par AFP 15/11/2024 à 16:31

Accusé de corruption, le ministre croate de la Santé, Vili Beros, a été limogé de ses fonctions et arrêté le 15 novembre 2004. Dans cette photo du 6 mars 2020 il donnait une conférence de presse à Bruxelles ( AFP / Kenzo TRIBOUILLARD )

Accusé de corruption, le ministre croate de la Santé, Vili Beros, a été limogé de ses fonctions et arrêté le 15 novembre 2004. Dans cette photo du 6 mars 2020 il donnait une conférence de presse à Bruxelles ( AFP / Kenzo TRIBOUILLARD )

Le ministre croate de la Santé, Vili Beros, a été arrêté vendredi dans le cadre d'une enquête pour corruption, soupçonné de "trafic d'influence", un scandale qui impliquerait aussi des directeurs d'hôpitaux.

Vili Beros "a été arrêté ce matin, avec deux autres personnes, dans le cadre d'une opération menée par le Bureau de lutte contre la corruption et le crime organisé" (USKOK) a annoncé en conférence de presse le Premier ministre Andrej Plenkovic.

Un porte-parole du gouvernement avait annoncé juste avant que le ministre, en poste depuis janvier 2020, avait été démis de ses fonctions.

"En ce qui concerne les actions des autorités judiciaires, aussi inconfortables soient-elles pour le gouvernement en ce moment, je tiens à dire que je les salue et qu'elles ont tout notre soutien", a déclaré le Premier ministre.

"M. Beros rejette toute responsabilité pénale", a dit aux médias son avocate Laura Valkovic, interrogée devant le domicile du ministre, perquisitionné dans la matinée selon des photos publiées dans la presse locale.

Des arrestations ont eu lieu "dans la région de Zagreb et de Skradin (sud)", selon un communiqué de l'USKOK.

L'enquête porte sur "des faits criminels de réception et de versement des pots-de-vin, d'association criminelle et de trafic d'influence", a dit le procureur général, Ivan Turudic, en conférence de presse, en précisant que M. Beros, 59 ans, était lui-même soupçonné de "trafic d'influence".

Trois suspects, dont le ministre, ont été arrêtés et étaient interrogés vendredi après-midi par un juge d'instruction, qui décidera de leur éventuelle mise en détention provisoire - réclamée par le parquet, selon le procureur général.

Selon les médias locaux, un des suspects est un célèbre neurochirurgien employé dans un hôpital de Zagreb, et qui dirige aussi une clinique privée.

- Corruption -

Parallèlement à cette opération du parquet croate, le parquet européen, un organe créé pour lutter contre la fraude portant atteinte aux finances de l'Union européenne, a annoncé des détails de sa propre enquête.

"Le Parquet européen de Zagreb a ouvert une enquête contre huit personnes, dont le ministre de la Santé et les directeurs de deux hôpitaux de Zagreb, ainsi que deux entreprises, soupçonnés d'avoir accepté et versé des pots-de-vin, d'abus de position et de blanchiment d'argent", a fait savoir le parquet européen.

Selon un communiqué publié sur son site internet, les faits ont couru de "juin 2022 à novembre 2024". Les personnes soupçonnées auraient fait en sorte que plusieurs hôpitaux du pays achètent des dispositifs robotiques médicaux à des prix supérieurs à ceux du marché, en échange de pots-de-vin. Ils sont également soupçonnés de prise illégale d'intérêt.

Le parquet européen évoque notamment l'achat de microscopes opératoires pour trois hôpitaux pour "un prix augmenté de manière injustifiée" de plus de 600.000 euros, au détriment du budget de l'Etat croate.

Mais, selon M. Turudic, il s'agit d'une enquête "parallèle" dont les autorités judiciaires croates n'ont pas été informées. Le procureur a aussi accusé le parquet européen de ne pas avoir respecté le "principe de coopération loyale", à savoir d'informer les autorités du pays de son enquête.

La Croatie lutte depuis longtemps pour contenir la corruption endémique qui touche le pays, le secteur de la santé étant tristement célèbre pour les pots-de-vin réguliers versés aux médecins et aux fonctionnaires.

Plusieurs ministres du parti conservateur (HDZ) du Premier ministre ont déjà démissionné par le passé après des accusations de corruption.

Vili Beros avait été nommé après le limogeage en janvier 2020 de son prédécesseur, Milan Kujundzic, à cause d'une affaire liée à ses avoirs non-déclarés.

1 commentaire

  • 15 novembre 12:51

    C'est l'Europe des ma fi as, y compris celle qui achète des produits pour plusieurs milliards d'euros en complète opacité


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