
( AFP / FRANCOIS GUILLOT )
Le nombre d'entreprises de taille intermédiaire (ETI) en France a augmenté de 57% de 1994 à 2022, selon une étude de France Stratégie, qui observe qu'à défaut d'être aussi nombreuses qu'en Allemagne ou au Royaume-Uni, leur nombre augmente plus vite que celui des PME.
Selon les données de l'OCDE, qui ne fait pas de distinction entre les ETI et les grandes entreprises (entreprises d'au moins 5.000 salariés), la France comptait en 2020 4.882 entreprises de plus de 250 salariés, contre déjà 10.861 en Allemagne et 6.530 au Royaume-Uni en 2018.
Selon l'étude publiée mardi, cependant, le nombre d'ETI en France est passé de 2.777 en 1994 à 4.363 en 2022, soit +57%, bien que cette dynamique ait été enrayée par la crise de 2008.
Leur part dans la valeur ajoutée est passée de 25,5% à 32,3% sur la période (+6,9 points en arrondi), alors que celle des PME a diminué dans les mêmes proportions.
De même, la part des ETI dans l'emploi total est passée de 24,4% à 30,2% (+5,8 points), mais celle des PME a rétrogradé, passant de 41,5% à 35,4% (-6,1 points).
Dans les deux cas, la part des grandes entreprises est à peu près stable.
Les ETI démontrent un renouvellement régulier : chaque année, entre 6% et 14% d’entre elles acquièrent ce statut pour la première fois, le plus souvent issues d'entreprises classées PME l'année précédente.
L'étude observe toutefois que l'Allemagne "se distingue par un tissu économique plus riche en PME, ce qui favorise la montée en puissance d' ETI à long terme", d'où "l'importance d'une stratégie de croissance adaptée pour renforcer l'écosystème des PME et des ETI".
"La France s'est ETIsée", constate, dans un éditorial accompagnant l'étude, Clément Beaune, Haut-commissaire au Plan et Commissaire général de France Stratégie.
Rappelant l'existence depuis 2023 du programme lancé par Emmanuel Macron ETIncelles, visant à faire grandir des PME en ETI, M. Beaune estime que "plutôt que de chercher à combler mécaniquement l’écart avec l’Allemagne ou le Royaume-Uni, l’enjeu est de pérenniser (la)dynamique".
Il faut "créer les conditions pour que les PME – principal vivier des ETI et grandes perdantes de la désindustrialisation – puissent (...) devenir des ETI compétitives et jouer ainsi pleinement leur rôle dans l'économie française", conclut-il.
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