
Le patron de la NBA Adam Silver
par Amy Tennery
Le patron de l'Euroligue Paulius Motiejunas a déclaré vouloir préserver l'esprit du basket européen alors que son organisation fait face à une potentielle nouvelle compétition organisée par la toute puissante NBA.
Adam Silver, le patron de la NBA, a annoncé le mois dernier "explorer" une nouvelle ligue en Europe en partenariat avec la Fédération internationale de basket (Fiba).
La ligue nord-américaine de basket, par la voix de son commissaire adjoint Mark Tatum, a estimé ce mois-ci auprès de Reuters que le basket européen était loin d'avoir atteint son potentiel.
Mais selon Paulius Motiejunas, l'Euroligue est fermement opposée à l'arrivée d'un nouvel acteur dans la région alors que la compétition européenne phare célèbre cette année ses 25 ans, avec un record d'affluence pour la quatrième saison consécutive.
"Nous sommes la ligue de basket numéro un en Europe. Nous sommes forts. Nous n'avons pas besoin d'un sauveur", a-t-il déclaré à Reuters.
"Nous ne voulons pas que quelqu'un arrive et dise : 'Vous pouvez faire bien mieux.' Bien sûr, nous savons que nous pouvons faire bien mieux et on peut le faire si on le fait ensemble."
La popularité du basket en Europe est grandissante depuis plusieurs années tout comme son vivier de talents.
Actuellement, environ 15% des joueurs NBA sont originaires d'Europe, dont le Grec Giannis Antetokounmpo et le Serbe Nikola Jokic qui ont glané cinq des six derniers trophées de MVP ("Most Valuable Player", soit meilleur joueur de la saison).
Paulius Motiejunas craint qu'une nouvelle ligue ne complexifie davantage le paysage dans lequel les équipes d'Euroligue jouent également dans leur championnat national.
"Il y a assez de confusion pour les fans internationaux", a estimé le Lituanien de 44 ans.
"Nous pouvons discuter, parler. Il y a de nombreuses manières de s'associer et de progresser pour que le basket soit un meilleur produit. Mais nous n'avons pas besoin d'une nouvelle ligue."
SAVOIR-FAIRE MARKETING
Plus tôt dans le mois, le commissaire adjoint de la NBA Mark Tatum avait affirmé à Reuters essayer "depuis des années de réunir toutes les parties prenantes concernées".
Paulius Motiejunas voit dans certains secteurs des bénéfices potentiels d'un partenariat entre l'Euroligue, qu'il dirige, et la NBA.
La ligue nord-américaine de basket n'a, par exemple, pas d'égal dans le domaine du marketing et des droits TV, où elle a conclu l'année dernière un accord d'environ 76 milliards de dollars (67 milliards d'euros) sur 11 ans.
"C'est l'un des gros atouts que la NBA peut apporter", a admis Paulius Motiejunas, précisant que l'Euroligue est solidement implantée sur le marché local mais peine à s'imposer dans le monde entier.
Aider les clubs à améliorer leurs enceintes et accroître le nombre de fans sur de nouveaux marchés figurent parmi les principales priorités de l'Euroligue pour les cinq prochaines années, tout en maintenant une culture sportive unique par rapport à la NBA.
"Ils ont le talent, ils ont les noms, ils ont le marketing. Mais le basket, la passion, la façon dont nous jouons et la manière dont les fans comprennent le basket en tant que jeu, c'est différent", a conclu Paulius Motiejunas.
"Et nous devons conserver cela et le préserver parce que c'est la beauté du basket."
(Reportage Amy Tennery, version française Vincent Daheron, édité par Augustin Turpin)
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