Entre septembre 2022 et septembre 2023, le prix du filet d'un kilo de pommes de terre vendu en rayon est passé de 1,70 à 2,09 euros, selon l'Insee.

( AFP / JOEL SAGET )
C'est l'un des légumes les plus consommés des Français. En un an, le prix de la pomme de terre a augmenté de 23% , selon les chiffres de l'Insee dévoilés lundi 27 novembre. Entre septembre 2022 et septembre 2023, le prix du filet d'un kilo vendu en rayon est passé de 1,70 à 2,09 euros. Parallèlement, le prix des pommes de terre surgelées (frites, potatoes, purée…) a connu une hausse de 25 %, celui des purées industrielles de 20 % et celui des chips de 18%, rapporte Le Parisien.
Une hausse loin d'être négligeable pour les consommateurs, car les Français consomment en moyenne 50 kg de pommes de terre, dont 30 kg sous forme transformée, par an.
Cette augmentation s'explique par une mauvaise récolte en 2022 et l'envolée du prix des matières premières, du gaz, de l’électricité, mais aussi de la main-d’œuvre . "On subit trois pressions : un contexte géopolitique depuis la guerre en Ukraine avec l’envolée du prix des matières premières, que ce soit le gaz, l’électricité, la main-d’œuvre. On a eu aussi des contraintes climatiques. L’année 2022 a été caniculaire, et là cette année, on a de nouveau la pluie aux mois de septembre/octobre dans le cadre des arrachages", explique au micro de France Bleu Picardie Geoffroy d'Evry, président national de l'Union nationale de la pomme de terre.
La loi Egalim, dont l'objectif est de préserver les marges des agriculteurs, ne protège pas ceux qui produisent des pommes de terre de table, mais "principalement des secteurs de pommes de terre de transformation", déplore ce cultivateur de l'Oise.
La situation risque de perdurer. "La pomme de terre ne baissera pas et elle n’a pas lieu de baisser" , prédit Geoffroy d'Evry. "On subit la loi de l’offre et de la demande, et depuis deux ans, l’offre est de plus en plus restreinte, contrainte à la fois par le climat, par les autres cultures. Produire du blé est moins risqué, moins engageant en termes financiers, et donc il y a moins d’attractivité sur la pomme de terre du fait notamment du changement climatique qui met en risque les producteurs", explique-t-il. "Si on veut continuer à avoir des producteurs et notamment de nouvelles générations, compte tenu des contraintes réglementaires que l’on peut avoir, si on veut pouvoir continuer à passer le cap du changement climatique et faire notre transition, il va falloir payer la matière plus chère", prévient-il.
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