Les engagements ont fortement progressé ces dernières années. Mais la proportion d'engagements tenus a stagné, selon les différents organismes de régulation du secteur.
( AFP / FRED DUFOUR )
Le secteur financier -banques, assureurs ou gestionnaires d'actifs- multiplie les engagements publics en faveur du climat, mais leur réalisation concrète est toujours aussi difficile à mesurer, ont affirmé les régulateurs français mercredi 19 juin dans un rapport.
Pour le gendarme des banques et des assureurs, l'ACPR, qui dépend de la Banque de France, comme pour le gendarme boursier, l'Autorité des marchés financiers (AMF), "l'ambition des engagements pris, les politiques mises en place et l'information fournie peuvent encore progresser" , sur la place parisienne. Pire, l'AMF a fustigé "une absence de progrès notables dans le suivi des préconisations passées".
Ce rapport commun annuel sur le "suivi et l'évaluation des engagements climatiques des acteurs de la Place" réalisé pour la quatrième année confirme les "grandes tendances" déjà identifiées précédemment. Ces engagements concernent par exemple les énergies fossiles, la biodiversité, l'engagement actionnarial ou encore la transparence des données extra-financières.
"Interprétations et contributions souples"
Le nombre d'engagements climatiques des gestionnaires d'actifs a augmenté de "21%" entre 2021 et 2023, avec 279 promesses sur les 17 sociétés de gestion analysées. Mais cette tendance "doit être interprétée avec prudence" selon le rapport. "Les services de l'AMF observent une stagnation dans la proportion d'engagements associés à un résultat à obtenir" et il est "trop peu fréquent" que ceux-ci précisent le périmètre concerné, certains styles de gestion étant exemptés des obligations.
Beaucoup d'engagements sont associés à des "interprétations et contributions souples" tandis que "la transparence sur les progrès réalisés" est "souvent très lacunaire", note aussi le document.
Ce rapport est publié le jour où plus d'une vingtaine de membres de la société civile et de personnalités ont écrit à l'AMF pour lui demander de "prendre des mesures fermes" afin de lutter plus efficacement contre l'éco-blanchiment en regrettant l'absence de sanctions.
Côté banques et assureurs, la tendance est aussi à une "réelle inflation" du nombre des engagements . Mais dans leur concrétisation "sur les 25 engagements arrivés à échéance en 2022, 12 ont été réalisés", note le rapport.
La photographie est aussi floue concernant l'exposition aux énergies fossiles. "La mesure de l'exposition des acteurs à ces énergies (...) ne montre pas encore d'infléchissement des tendances de fond", soulignent les régulateurs. "Nombre de définitions peinent à trouver une approche commune, comme celle des hydrocarbures dits 'non conventionnels'" qui sont les ressources fossiles plus difficiles à exploiter (gaz de schiste, sables bitumineux...).
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