(Actualisé avec derniers sondages)
par Sakura Murakami
La coalition au pouvoir au Japon a perdu sa majorité absolue à la chambre basse du Parlement à l'issue des législatives qui ont eu lieu dimanche dans l'archipel, selon les derniers sondages disponibles.
Le Parti libéral-démocrate (PLD), qui a dirigé le pays presque sans interruption depuis l'après-guerre, et son partenaire le Komeito ont remporté jusqu'à présent 209 sièges sur les 465 que compte la Chambre des représentants, selon un sondage effectué par la chaîne publique NHK.
La coalition, qui détenait auparavant 279 sièges, essuie son pire revers électoral depuis qu'elle a brièvement perdu le pouvoir en 2009.
Le PLD jouissait d'une majorité absolue depuis son retour du pouvoir en 2012, après une brève alternance.
"Ces élections ont été très difficiles pour nous", a concédé le Premier ministre Shigeru Ishiba à TV Tokyo.
Le Parti démocrate constitutionnel (PDC), principale formation d'opposition, a remporté 143 sièges jusqu'à présent, contre 98 auparavant.
Le résultat du scrutin pourrait contraindre le PLD ou le PDC à nouer des alliances avec d'autres partis pour composer un gouvernement.
"Ce n'est pas la fin, mais le début", a déclaré lors d'une conférence de presse le président du PDC, Yoshihiko Noda, ajoutant qu'il travaillera avec d'autres partis d'opposition pour parvenir à un changement de gouvernement.
Shigeru Ishiba a déclaré de son côté qu'il attendrait les résultats définitifs, probablement attendus aux premières heures lundi, avant d'envisager d'éventuelles coalitions ou d'autres accords de partage du pouvoir.
Les petits partis d'opposition, comme le Parti démocrate du peuple (PDP) ou le Parti de l’innovation japonaise, pourraient désormais s’avérer essentiels pour former un gouvernement.
Selon la chaîne publique NHK, le PDP a remporté jusqu'à présent 27 sièges et le Parti de l'innovation japonaise 35.
Ces élections avaient été convoquées le mois dernier par le nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba juste après son élection à la tête du PLD et de l'exécutif, dans l'espoir d'obtenir un mandat clair pour gouverner.
Shigeru Ishiba a succédé à Fumio Kishida, qui a démissionné face au mécontentement de la population quant au coût de la vie et à la suite de nombreux scandales impliquant le PLD.
L'issue des législatives pourrait compliquer la tâche de la Banque du Japon, qui cherche à progressivement relever ses taux d'intérêt et mettre fin à des années de politique monétaire expansionniste.
(Reportage Sakura Murakami, Tim Kelly, John Geddie, Chang-Ran Kim, Kantaro Komiya et Yoshifumi Takemoto ; Jean-Stéphane Brosse et Kate Entringer pour la version française)
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