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Législatives : Macron face à la défiance de ses anciens compagnons de route
information fournie par Boursorama avec Media Services 25/06/2024 à 11:13

Depuis 2017, nombre de ténors de la macronie ont pris leurs distances.

( POOL / LUDOVIC MARIN )

( POOL / LUDOVIC MARIN )

Derrière les critiques bruyantes d'Édouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, Emmanuel Macron subit également la défiance de nombre de ses premiers compagnons de route, en perte d'influence progressive à l'Élysée depuis 2017, jusqu'au paroxysme de la dissolution.

Samedi, Richard Ferrand s'est rendu dans la 2e circonscription de Paris. Artisan de l'ascension d'Emmanuel Macron vers l’Élysée, l'ancien président de l'Assemblée nationale est venu soutenir un autre macroniste historique, Gilles Le Gendre. Le député sortant se représente en dissident: après avoir tenté de caser le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné dans cette circonscription en or, l’Élysée y a investi un proche de Rachida Dati.

Pas du goût des gardiens du temple. Gilles Le Gendre est "un homme fidèle aux idéaux que nous partageons" a insisté M. Ferrand, très discret depuis sa défaite en 2022 dans son fief du Finistère face à une jeune socialiste quasi-inconnue, Mélanie Thomin. Il a depuis fondé sa société de conseil.

L'ex-titulaire du perchoir n'est pas le seul: tour à tour, Philippe Grangeon, co-fondateur d'En Marche, ouvertement critique lors de l'adoption de la loi immigration, ou encore les anciennes ministres Agnès Buzyn et Florence Parly sont venues distribuer des tracts avec le dissident qui a également reçu le soutien de la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet.

Depuis la dissolution, "il se passe quelque chose du côté des macronistes historiques", observe un cadre de la majorité. Les critiques pleuvent sur la décision solitaire du président, entouré de son inamovible secrétaire général Alexis Kohler qui le suit depuis Bercy, d'une petite poignée de conseillers et de visiteurs du soir, avec un premier cercle politique hors de la confidence.

Mal entouré, Emmanuel Macron ? "Depuis 2017, en réalité, l'entourage politique n'est pas à l'Elysée, mais autour de l'Elysée. C'était Ferrand, (Christophe) Castaner, (François) Bayrou, etc. Mais dans la machine élyséenne, qui peut-on définir comme vraiment politique ? Kohler ? Mais il n'a jamais vu de vraies gens", explique un membre du gouvernement.

"Hubris"

Parmi les soutiens "historiques" du président, essentiellement issus du centre-gauche, le premier à prendre ses distances fut Gérard Collomb. En larmes lors de la cérémonie d'investiture à l'Elysée en 2017, l'édile de Lyon avait ensuite pointé "l'hubris" du chef de l'Etat. Jusqu'à imposer sa démission du ministère de l'Intérieur en 2018.

La réélection en 2022 a également laissé des traces. Plusieurs ténors disent encore leur stupéfaction face à la quasi-absence de campagne. Méthode réemployée aux législatives, avec perte de la majorité absolue à la clé. Et les battus furent nombreux parmi les "historiques", de Richard Ferrand à Christophe Castaner.

L'ancien ministre, devenu président du conseil de surveillance du port de Marseille Fos et du conseil d'administration d'Autoroute et Tunnel du Mont-Blanc, n'est pas candidat aux législatives. "Castaner, il a une autre vie, maintenant", explique un de ses anciens collègues. "Il m'a dit: +moi, je ne suis pas prêt de revenir dans la vie politique+. Le gars gagne de l'argent, il ne se prend plus des scuds chaque matin sur les réseaux sociaux..."

Autre ténor bien discret: Jean Castex. Désormais patron de la RATP, l'ancien Premier ministre a, selon plusieurs sources, mal vécu la période post-réélection et le passage à vide présidentiel. En 2022, le Rassemblement national a remporté les quatre circonscriptions des Pyrénées-Orientales, dont celle de Prades, ville dont il fut le maire.

En mai 2022, l'entourage politique pesait encore suffisamment pour contraindre le président à renoncer à nommer la LR Catherine Vautrin à Matignon. Mais depuis, la distance s'est creusée. "Richard (Ferrand) m'a appelé un jour pour me dire: +il faudrait quand même que l'on puisse parler ensemble au président. Parce qu'il nous voit séparément, mais jamais ensemble", explique un des acteurs.

La nomination de Gabriel Attal a accentué le fossé. Jusqu'aux critiques d'un François Bayrou écartant d'entrer au gouvernement via l'AFP. Un soutien du nouveau Premier ministre ironisait alors sur les "Bayrou et les Ferrand" envoyés "à l'Ephad" par le président. Cinq mois après, Gabriel Attal était à son tour déstabilisé par une dissolution à laquelle il n'a pas été associé.

Fidèle d'entre les fidèles des "historiques", s'il doit n'en rester qu'un: l'indéfectible président du groupe au Sénat, François Patriat. Mais "Patriat, il est fasciné par le président...", sourit un témoin.

19 commentaires

  • 25 juin 13:22

    Démission avant la fin de l'année ou article 16 ? S'il est impossible de trouver une majorité pour constituer un gouvernement, au 3° échec, il ne restera que une de ces deux solutions.


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