En l'état actuel de la législation, un boulanger, en tant qu'entrepreneur, est autorisé à travailler le jour férié du 1er-Mai, mais pas ses salariés.

(illustration) ( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )
"Le pain est une tradition française". Plusieurs voix du gouvernement, dont la ministre du Travail Catherine Vautrin, ont dit leur soutien à la revendication des boulangers, qui demandent à pouvoir exercer le 1er-Mai. Après des verbalisations infligées par l'inspection du travail, ces ouvertures lors de la journée internationale des travailleurs nécessitent un changement de législation.
"Nous voulons continuer à ouvrir le 1er-Mai comme on le fait depuis 100 ans, on a toujours travaillé le 1er-Mai, c’est même dans la convention collective", a indiqué à l'AFP Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie qui s'était ému ces derniers jours d'une législation trop contraignante. "Le 1er mai 2024, cinq boulangeries se sont fait verbaliser en Vendée donc ça a mis le doute", a-t-il dit. "Les inspecteurs du travail se réfèrent à la loi sur le travail du 1er-Mai, et c’est une question d’interprétation car nous n’avons pas de dérogation légale". L'amende encourue est de 750 euros par salarié concerné, 1.500 euros quand celui-ci est mineur, a-t-il rappelé.
"Jusqu’à l’an dernier, personne ne s’était posé la question. On avait toujours travaillé, les gens sont payés le double, tout le monde était content, et les clients consomment ce jour-là", a insisté M. Anract.
"L'application de cette loi est difficilement compréhensible"
Interrogée sur ce sujet mercredi France 2 , la ministre du Travail, Catherine Vautrin, a répondu qu'un boulanger, qui est entrepreneur, est autorisé à travailler le 1er-Mai, mais pas ses salariés. "Le pain est une tradition française", a-t-elle ajouté. "Je m’engage à soutenir les initiatives parlementaires qui feront évoluer la loi et permettront aux salariés des boulangeries de travailler le 1er-Mai s’ils le souhaitent". Mme Vautrin a précisé que des députés étaient en train de préparer une telle proposition de loi. "Mon engagement, c'est de travailler avec les parlementaires pour qu'on puisse faire bouger la loi, parce que ça fait partie de ces contraintes qui méritent d'être desserrées", a-t-elle promis.
La ministre chargée du Travail et de l'Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, a appuyé cette volonté: "L'application de cette loi est aujourd'hui difficilement compréhensible", a-t-elle jugé sur RMC-BFMTV . "Ce sont des métiers importants. Si, sur une base volontaire avec des compléments de salaire, les gens ont envie de s'organiser, on doit pouvoir laisser (faire) avant de pouvoir clarifier les choses dans la loi", a-t-elle dit.
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