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Les femmes chefs d’orchestre
information fournie par Le Particulier pour Conso 26/06/2021 à 08:30

Actuellement, sur 778 grands chefs d’orchestre, seule une petite cinquantaine d’entre eux sont des femmes crédit photo : Shutterstock

Actuellement, sur 778 grands chefs d’orchestre, seule une petite cinquantaine d’entre eux sont des femmes crédit photo : Shutterstock

Après des décennies de réticences, les femmes sont encore peu nombreuses à pouvoir devenir cheffes d’orchestre. En France, Jane Evrard fut la première femme chef d’orchestre. Violoniste virtuose, elle fonde et dirige l’Orchestre féminin de Paris, à partir de 1930. Depuis l’année dernière, un concours réservé aux cheffes du monde entier est organisé à Paris. Cette heureuse initiative devrait faire bouger cet univers très masculin.

La Maestra, une belle initiative née d’un constat alarmant

Selon certaines études récentes seuls 4 à 6% des chefs d’orchestre programmés dans les institutions musicales en France sont des femmes, et guère plus en Europe. Pour remédier à ce triste constat en 2019, la Philharmonie de Paris et le Paris Mozart Orchestra se sont associés pour créer le concours international de cheffes d’orchestre La Maestra, dont la première édition s’est tenue du 15 au 18 septembre 2020. Destiné à de talentueuses cheffes d’orchestre professionnelles, ce concours met en valeur des candidates sélectionnées dans le monde entier, sans limite d’âge. Il s’agit de susciter des vocations, fédérer le monde musical international autour d’engagements précis en faveur des cheffes d’orchestre, et offrir aux plus jeunes d’entre elles un soutien qui leur a souvent manqué au cours de leur formation.

Les lauréates 2020

Rebecca Tong, voici un nom à retenir! À 35 ans, la jeune Indonésienne a remporté en septembre dernier le premier prix du concours international La Maestra. Cheffe d’orchestre résidente du Djakarta Simfonia Orchestra, Rebecca Tong est née dans une famille de musiciens aux origines chinoises. Sa carrière l’a conduite bien loin de l’Indonésie puisqu’elle a suivi un cursus au Royal Northern College of Music (RNCM) à Manchester, et a assuré les fonctions de cheffe assistante au département «Opéra» du RNCM. Elle a eu l’occasion de côtoyer l’une des plus célèbres cheffes du monde et membre du jury, l’Américaine Marin Alsop qui a joué pour elle un rôle de mentor.

Les deux autres lauréates dont on entendra parler ces prochaines années sont Stéphanie Childress, une jeune Britannique de 21 ans, et la Colombienne Lina Ganados-Gonzales. La première a commencé sa carrière musicale en tant que violoniste. Son talent musical et sa maîtrise d’un large éventail de répertoires lui ont permis d’obtenir des engagements avec des orchestres symphoniques, des ensembles contemporains et des opéras. Quant à Lina Ganados-Gonzales, élevée à Cali en Colombie, la jeune cheffe a étudié le management en parallèle de ses leçons de piano. Ses parents l‘encourageaient à travailler son instrument pour la garder à la maison, loin des rues dangereuses de la ville. Elle est aujourd’hui l’une des rares femmes latinos à diriger des orchestres aux États-Unis où elle a étudié.

Glass Marcano, le prodige dont tout le monde parle

Des marchés du Venezuela à l’Opéra de Tours, Glass Marcano connaît un début de carrière époustouflant et fait preuve d’une assurance incroyable pour ses 24 ans. Avant de venir en septembre dernier participer à Paris au concours La Maestra, la jeune Colombienne n’avait jamais pris l’avion. Même si elle n’a pas gagné le prix, elle a su impressionner Claire Gibault, la cheffe du Paris Mozart Orchestra et organisatrice du concours. Celle-ci a d’ailleurs déclaré «Je l’ai découverte sur des vidéos. J’ai tout de suite été fascinée par son énergie et son charisme». Depuis, la jeune femme n’a pas cessé de se faire remarquer partout où elle dirige. Glass Marcano rêve de la Scala de Milan ou de l’Orchestre philharmonique de Vienne. C’est pour cela qu’elle a décidé de continuer à apprendre. Récemment, elle a donc intégré la classe de perfectionnement du conservatoire régional de Paris. Lors de la 28e cérémonie des Victoires de la Musique Classique, la jeune femme a eu la chance de conduire l’Orchestre national de Lyon le temps d’une œuvre de Tchaïkovski.

De Claire Gibault, une cheffe engagée, à Lucie Leguay, une star du web

Claire Gibault fait partie de la petite cinquantaine de femmes au monde à diriger des musiciens sur un total de 778 chefs d’orchestre. Elle est à l’origine du concours La Maestra. Elle a notamment été la première femme à diriger l’orchestre de la Scala de Milan et les musiciens de la Philharmonie de Berlin. Elle est donc bien consciente de la difficulté d’être une femme dans ce métier, d’où son engagement pour faire bouger les choses. Autre initiative heureuse, celle de la réalisatrice Camille Ducellier qui a consacré une série web à Lucie Leguay. Cette jeune cheffe a été révélée lors d’un tremplin organisé par la Philharmonie de Paris en 2018 et elle est cheffe assistante à l’Orchestre philharmonique de Radio France, aux côtés de Mikko Franck, depuis janvier dernier. Les cinq épisodes diffusés sur la toile offrent une vision du quotidien de la jeune femme s’apprêtant à diriger l’orchestre Les Siècles à la Philharmonie de Paris. Allant du choix des œuvres et des répétitions jusqu’aux concerts, cette série est marquée par l’univers de Lucie Leguay et c’est une belle façon de s’intéresser aux cheffes d’orchestre.

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