Une manifestante tient une pancarte avec des photos d'otages à Gaza lors d'un rassemblement appelant à une trêve dans la guerre contre le Hamas et à la libération des otages, devant le bureau du Premier ministre israélien à Jérusalem, le 14 janvier 2024 ( AFP / HAZEM BADER )
Le Qatar a affirmé mardi qu'un accord de cessez-le-feu à Gaza pourrait être conclu "très bientôt", les négociations étant "au stade final", après 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.
A une semaine du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, les négociations indirectes se sont intensifiées à Doha en vue d'une trêve associée à une libération d'otages retenus à Gaza depuis l'attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
"Il y a une véritable volonté de notre part de parvenir à un accord sur les otages", a déclaré à Rome le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar. "Si nous y parvenons, nous aurons une majorité au gouvernement qui soutiendra l'accord."
Lors d'un appel téléphonique, les présidents américain Joe Biden et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont "souligné l'importance de l'engagement des parties concernées (...) à faire preuve de la flexibilité nécessaire pour parvenir" à un accord, selon la présidence égyptienne.
Le Qatar, principal pays médiateur avec les Etats-Unis et l'Egypte, a déclaré que les négociations étaient "au stade final", les "principaux problèmes" ayant été réglés, sans préciser lesquels.
"Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt", a dit un porte-parole de la diplomatie qatarie.
Selon deux sources proches du Hamas, 33 otages devraient être libérés durant la première phase de l'accord en gestation, en échange d'un millier de Palestiniens détenus par Israël. Les captifs seraient libérés "par groupes, en commençant par les enfants et les femmes", d'après l'une d'elles.
Le gouvernement israélien a confirmé qu'il cherchait à obtenir la libération de "33 otages" pendant la première étape, et était prêt à libérer "des centaines" de prisonniers palestiniens.
- "Le temps presse" -
Un Palestinien porte un enfant blessé dans un hôpital après une meurtrière frappe israélienne sur Deir el-Balah, dans le centre de la Bande de Gaza, le 14 janvier 2025 ( AFP / Eyad BABA )
A Jérusalem, des proches d'otages se sont rassemblés en soirée devant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour réclamer un accord garantissant la libération rapide de tous les captifs.
"Le temps presse, les otages vivants finiront par mourir. Les otages morts risquent d'être perdus. Nous devons agir maintenant", a lancé Gil Dickman, cousin de l'otage Carmel Gat, lors du rassemblement.
Dans la bande de Gaza, où Israël multiplie les frappes meurtrières, Nadia Moustafa Madi, une déplacée, prie pour qu'"une trêve soit déclarée". "Je suis prête à reconstruire ma vie au milieu des décombres", dit-elle.
Au moins 18 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans des frappes israéliennes nocturnes à travers le territoire palestinien dévasté, selon les secours. Au total, 61 personnes ont péri en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
L'armée israélienne a dit avoir visé "des terroristes du Hamas".
Destructions à Gaza-ville, après une frappe israélienne sur un immeuble d'habitation, le 14 janvier 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Depuis le début de la guerre, seule une trêve d'une semaine a été observée fin novembre 2023 les négociations menées depuis se heurtant à l'intransigeance des belligérants.
Mais la pression internationale s'est accrue pour un cessez-le-feu associé à la libération des 94 otages toujours retenus à Gaza dont 34 sont morts selon l'armée israélienne. Surtout après que Donald Trump a promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.
- "Balle dans le camp Hamas" -
Destructions à Gaza, vues depuis Israël, le 13 janvier 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
Selon un responsable israélien, les négociations pour la deuxième phase de l'accord commenceront le "16e jour" après l'entrée en vigueur de la première phase.
La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, "soit les soldats et les hommes en âge d'être mobilisés et (le retour) des corps des otages morts", selon le Times of Israel.
Le Hamas a dit souhaiter "un accord clair et global".
"Nous sommes proches du but, mais pas encore là", a dit un responsable israélien. Israël ne quittera toutefois "pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts", a-t-il souligné.
Pour le secrétaire d'Etat Antony Blinken, "la balle est dans le camp du Hamas. Si le Hamas l'accepte, l'accord est prêt à être conclu et mis en oeuvre".
Des Palestiniens portent les portraits d'hommes détenus par Israël, à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 14 janvier 2025 ( AFP / Zain JAAFAR )
Selon des médias israéliens, Israël doit maintenir une "zone tampon" dans la bande de Gaza durant la première phase de l'accord.
Les forces israéliennes devraient rester présentes jusqu’à "800 mètres en profondeur du territoire, sur une zone allant de Rafah au sud jusqu'à Beit Hanoun au nord", selon une source proche du Hamas.
- "Catastrophique" -
Les pourparlers en cours au Qatar se déroulent avec le Hamas et les négociateurs israéliens présents dans deux salles séparées, selon une source proche des pourparlers.
Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l'attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Au moins 46.645 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza assiégée et en proie à un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.
Des Israéliens opposés à un acord potentiel avec le Hamas défilent à Jérusalem en portant les portraits de soldats tués à Gaza, le 13 janvier 2025 ( AFP / Menahem Kahana )
D'après les commentateurs israéliens, M. Netanyahu aurait décidé d'ignorer les pressions de ses ministres d'extrême droite.
"L'accord est vraiment catastrophique", a fustigé l'un d'eux, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.
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