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Déplacés à Gaza: une marée humaine en route vers le nord du territoire palestinien
information fournie par AFP 27/01/2025 à 09:50

Des milliers de déplacés palestiniens marchent pour rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de la trêve entre Israël et le Hamas, le 27 janvier 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )

Des milliers de déplacés palestiniens marchent pour rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza, dans le cadre de la trêve entre Israël et le Hamas, le 27 janvier 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )

Des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés sont en route lundi pour rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza, après un compromis de dernière minute entre Israël et le Hamas pour la libération de six autres otages.

Cette avancée préserve un cessez-le-feu fragile et ouvre la voie à d'autres échanges d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens dans le cadre d'un accord visant à mettre fin à la guerre qui dure depuis plus de 15 mois dans la bande de Gaza dévastée, dont la quasi-totalité des habitants ont été déplacés.

Des images de l'AFP montrent un flot ininterrompu de Gazaouis, hommes, femmes et enfants, marchant, chargés de bagages ou poussant des chariots, sur l'artère côtière vers le nord du territoire palestinien dans la matinée. Des chants et "Allah akbar" s'élevaient par moment des colonnes de marcheurs.

Des files de voitures attendant, à Nuseirat, de pouvoir prendre la route vers le nord de la bande de Gaza, le 27 janvier 2025  ( AFP / Eyad BABA )

Des files de voitures attendant, à Nuseirat, de pouvoir prendre la route vers le nord de la bande de Gaza, le 27 janvier 2025 ( AFP / Eyad BABA )

De longues files de véhicules se sont aussi formées à Nousseirat dans l'attente de l'ouverture du passage aux voitures, qui doit encore accélérer ce vaste mouvement de retour.

Selon la Défense civile du territoire, ils étaient des "dizaines de milliers" à s'être mis en route dès le weekend, mais pour se heurter au refus israélien de les laisser passer via le corridor de Netzarim, qui coupe le territoire en deux au sud de la ville de Gaza.

- "Victoire" -

Israël avait justifié ce blocage par la non-libération d'une civile captive à Gaza, Arbel Yehud, et l'absence d'une liste recensant les morts ou vivants parmi les 87 otages encore à Gaza, dont 34 déclarés morts par l'armée. Le Hamas avait de son côté accusé Israël de "violer" l'accord de trêve.

Dimanche soir, Israël a finalement annoncé un règlement, après l'engagement du Hamas à libérer trois otages jeudi, notamment Arbel Yehud et, comme prévu par la première phase de l'accord de trêve, trois autres samedi.

Lundi matin, "le passage des Palestiniens déplacés a commencé le long de la route Al Rachid via la partie ouest du point de contrôle Netzarim vers la ville de Gaza et la partie nord" du territoire palestinien, a annoncé à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur du Hamas.

"C'est un sentiment formidable de rentrer chez soi, auprès de sa famille, ses proches ses êtres chers et pour inspecter sa maison, s'il y a toujours une maison", confie dans la foule en marche Ibrahim Abu Hassera. Certains des marcheurs s'agenouillent pour une prière, ou embrasser la terre.

Ce retour de déplacés est une "victoire" contre "les plans d'occupation" de Gaza et de "déplacement" forcé des Palestiniens, s'est réjoui lundi le mouvement islamiste palestinien. C'est "une réponse à tous ceux qui rêvent de déplacer notre peuple", a enchéri son allié, le Jihad islamique.

- "Nous ne quitterons pas la Palestine" -

Sur la route du retour des Gazaouis déplacés, qui rentrent par dizaines de milliers vers le nord du territorie dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le 27 janvier 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )

Sur la route du retour des Gazaouis déplacés, qui rentrent par dizaines de milliers vers le nord du territorie dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le 27 janvier 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )

Le Hamas tout comme le président palestinien Mahmoud Abbas et de nombreux pays arabes ont dénoncé dimanche l'idée lancée par le président américain, Donald Trump, de déplacer les habitants de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie pour, selon ses termes, "faire le ménage" dans le territoire.

Il a suggéré un déplacement "temporaire ou à long terme".

Pour les Palestiniens, cette suggestion renvoie à la "Nakba", ou "Catastrophe" en arabe, le nom donné au déplacement de masse qui a suivi la création d'Israël en 1948.

"Nous déclarons à Trump et au monde entier: nous ne quitterons pas la Palestine ou Gaza, peu importe ce qui arrive", a martelé à l'AFP un déplacé originaire de la ville de Gaza, Rashad al-Naji.

Rival du Hamas qui avait chassé l'Autorité palestinienne et pris le pouvoir à Gaza en 2007, Mahmoud Abbas a condamné "tout projet" visant à déplacer les Gazaouis.

Le président américain Donald Trump s'adresse à la presse à bord de l'avion présidentiel Air Force One, le 25 janvier 2025 ( AFP / Mandel NGAN )

Le président américain Donald Trump s'adresse à la presse à bord de l'avion présidentiel Air Force One, le 25 janvier 2025 ( AFP / Mandel NGAN )

La Jordanie, qui accueille environ 2,3 millions de réfugiés palestiniens, tout comme l'Egypte ont réaffirmé dimanche tout rejet d'un "déplacement forcé" des Palestiniens.

La Ligue arabe a mis en garde contre "les tentatives visant à déraciner les Palestiniens de leur terre", ce qui "ne pourrait être qualifié autrement que comme du nettoyage ethnique".

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (extrême droite), a lui salué une "excellente idée" de Donald Trump.

- 33 otages et 1.900 prisonniers -

La première phase de l'accord de cessez-le-feu doit durer six semaines et permettre la libération au total de 33 otages retenus à Gaza contre quelque 1.900 prisonniers palestiniens.

Des Palestiniens déplacés attendent pour passer dans la partie nord de la bande de Gaza, le 26 janvier 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Des Palestiniens déplacés attendent pour passer dans la partie nord de la bande de Gaza, le 26 janvier 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Dans le deuxième échange survenu durant cette trêve, quatre soldates israéliennes ont été libérées samedi par le mouvement islamiste contre 200 prisonniers palestiniens détenus dans des geôles israéliennes.

Pendant cette première phase doivent être négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages et conduire à la fin définitive de la guerre. La dernière étape doit porter sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts en captivité.

La guerre a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive lancée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait au moins 47.306 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

37 commentaires

  • 13:25

    tes propos a geometrie variable , ne sont pas serieux paspil .... un coup blanc , un coup noir, c'est quand ça t'arrange en fait .... en 48 , je ne parle pas de la colonisation, ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit, en 48 , dès qu'ils ont posés le pied, en face c'etait pas " oui on va tous vivre ensemble ", en fait dès qu'ils avaient posé le pied, ils avaient tous une cible dans le dos .....


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