( AFP / FRANK PERRY )
Les syndicats du groupe agroalimentaire Mondelez International (biscuits Lu et Oreo, chocolats Milka et Toblerone notamment) ont promis jeudi de "se battre" contre le projet de fermeture d'une usine Lu à Château-Thierry (Aisne), jugée "inacceptable" au moment où l'entreprise annonce un bénéfice net de 5 milliards de dollars.
"Cette décision inique et révoltante va entrainer la suppression d’une centaine d’emplois directs et indirects", écrivent les organisations syndicales dans un communiqué.
"Mondelez contribue à détruire le tissu industriel français en fermant une usine centenaire et en délocalisant une partie supplémentaire de la production de ses produits", ajoutent-elles.
Le géant agroalimentaire a annoncé le 31 janvier la fermeture progressive du site de Château-Thierry, spécialisé dans les biscuits fourrés et chocolatés, dont la modernisation nécessiterait selon lui "des investissements substantiels".
"Les volumes actuellement produits par le site et ses faibles perspectives de productivité ne lui permettent pas d'être compétitif", ajoute-t-il.
"Au total, à horizon mi-2026, le projet prévoirait la suppression de l'ensemble des 61 postes permanents à Château-Thierry et la création de 27 postes à La Haye-Fouassière", une usine de Loire-Atlantique où serait transférée une partie de la production, ainsi que la fabrication des biscuits Figolu actuellement basée au Royaume-Uni.
Selon les syndicats, le projet prévoit le transfert d'environ 50% de la production de l'usine de Château-Thierry vers la République tchèque.
Interrogé mercredi à l'Assemblée nationale par le député RN de l'Aisne Jocelyn Dessigny, dont la circonscription englobe Château-Thierry, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a promis de veiller "au reclassement de chacun des salariés".
"Pour moi, l'essentiel aujourd'hui, c'est qu'il y ait une reprise industrielle sur ce site industriel, et que le site industriel ne ferme pas", a-t-il ajouté.
Mondelez a annoncé fin janvier une croissance de 14,4% de ses ventes sur 2023, lui permettant de dégager un bénéfice net de 4,959 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros).
Le groupe a été régulièrement critiqué durant l'année en Europe, pointé notamment du doigt en Scandinavie, où il a fait l'objet d'un appel au boycott en juin dernier à cause de sa présence en Russie.
Il a aussi été accusé plus récemment en France d'avoir pratiqué des augmentations de prix considérées comme injustifiées, dans un contexte de forte inflation des produits alimentaires.
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