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Les USA, la France et la Grande-Bretagne frappent en Syrie
information fournie par Reuters 14/04/2018 à 11:27

LES USA, LA FRANCE ET LA GRANDE-BRETAGNE FRAPPENT EN SYRIE

LES USA, LA FRANCE ET LA GRANDE-BRETAGNE FRAPPENT EN SYRIE

par Steve Holland et Tom Perry

WASHINGTON/BEYROUTH (Reuters) - Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont mené dans la nuit de vendredi à samedi des frappes coordonnées en Syrie en représailles à l'attaque chimique menée le week-end dernier à Douma, dans l'ex-enclave rebelle de la Ghouta orientale, imputée au régime de Bachar al Assad.

Le président américain Donald Trump a annoncé l'opération lors d'une brève allocution télévisée vers 21h00 (01h00 GMT), déclarant que les trois pays avaient "exercé leur puissance morale contre la barbarie et la brutalité".

Ces frappes constituent la plus importante intervention des puissances occidentales contre le président syrien en plus de sept ans de guerre civile.

Les puissances occidentales ont dit qu'elles étaient terminées pour l'instant tandis que la Syrie diffusait une vidéo montrant Assad arrivant à son bureau comme à l'accoutumée et sous-titrée "matinée de résistance".

La première ministre britannique Theresa May, qui a qualifié les frappes de "limitées et ciblées", a dit qu'elle les avait autorisées sur la base de renseignements confirmant l'utilisation d'armes chimiques lors de l'attaque qui a fait des dizaines de morts le 7 avril dernier à Douma.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré dans un communiqué que la réponse des Occidentaux avait "été circonscrite aux capacités du régime syrien permettant la production et l'emploi d'armes chimiques".

Plus de 100 missiles ont été tirés au cours de l'opération qui a combiné des moyens navals et aériens et ciblé trois des principales capacités chimiques du régime syrien, ont indiqué le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, et le président de l'état-major interarmes des forces américaines, le général Joseph Dunford, lors d'un point de presse au Pentagone.

Les cibles visées étaient un centre de recherche, de développement et de test d'armes chimiques et biologiques situé dans la grande banlieue de Damas, un entrepôt d'armes chimiques situé à proximité de la ville de Homs et un site comprenant à la fois des capacités de stockage d'armes chimiques ainsi qu'un poste de commandement, également à proximité de Homs.

DEUX FOIS PLUS FORT QU'EN AVRIL 2017

"Nous sommes prêts à poursuivre cette riposte jusqu'à ce que le régime syrien mette un terme à l'utilisation d'agents chimiques interdits", a déclaré Donald Trump lors de son intervention télévisée.

La Russie, qui soutient, comme l'Iran, le régime syrien, a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité et mis en garde les Occidentaux.

"Une fois de plus, on nous menace. Nous avons prévenu que de telles actions ne resteraient pas sans conséquences", a réagi l'ambassadeur russe aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, sur Twitter.

Les médias d'Etat syriens ont dénoncé une "agression" et une "violation flagrante du droit international".

La ministre française de la Défense, Florence Parly, a dit que les Russes "avaient été prévenus en amont" pour éviter tout risque d'escalade militaire.

Au moins six puissantes explosions ont été entendues à Damas et le quartier de Bazrah, où est situé un important centre de recherche scientifique syrien, a été ciblé par les frappes, a pu constater Reuters.

Un haut responsable de l'alliance régionale soutenant Assad a dit que le gouvernement syrien et ses alliés avaient "absorbé" l'attaque et que les sites ciblés avaient été évacués il y a plusieurs jours à la suite d'informations émanant de la Russie.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a fermement condamné les frappes et indiqué que Washington et ses alliés en porteraient la responsabilité.

La télévision syrienne a dit que les forces de défense anti-aériennes gouvernementales avaient intercepté 13 missiles. Le ministère russe de la Défense a indiqué qu'aucun missile n'avait pénétré dans les zones où sont situées des installations militaires protégées par les systèmes de défense russes, à Tartous et sur la base aérienne de Hmeimim.

Lors de son point de presse, Jim Mattis, a précisé que les armes utilisées contre la Syrie étaient deux fois plus nombreuses qu'en avril 2017, quand 59 missiles Tomahawk avaient été lancés contre une base aérienne de l'armée syrienne en riposte à une précédente attaque chimique à Khan Cheikhoune.

Le général Dunford a indiqué que les frappes avaient été calibrées pour minimiser les risques de pertes au sein des forces russes présentes en Syrie.

"VOIE SOMBRE"

Les Etats-Unis n'ont procédé aux attaques qu'après avoir obtenu des preuves indiscutables de l'utilisation de chlore lors de l'attaque du 7 avril à Douma, a indiqué Jim Mattis. Il n'y a en revanche pas de preuve concluantes de l'utilisation de gaz sarin, a-t-il ajouté.

Le chef du Pentagone, qui selon des responsables américains souhaiter éviter une opération d'envergure par crainte d'une confrontation directe avec la Russie, a précisé qu'il s'agissait de "frappes ponctuelles".

La suite dépendra d'Assad, a-t-il ajouté, laissant entendre que le président syrien s'exposerait à de nouvelles frappes s'il recourt à nouveau à ses armes chimiques.

Trump, très critique de l'engagement militaire américain au Moyen-Orient, a dit souhaiter un retrait rapide des quelques 2.000 soldats américains déployées en Syrie dans la cadre de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique.

"Les Etats-Unis ne cherchent, sous aucun prétexte, à rester indéfiniment en Syrie", a-t-il déclaré lors de son allocution télévisée.

"Le but de nos interventions cette nuit est de créer un puissant effet de dissuasion contre la production, la diffusion et l'utilisation d'armes chimiques."

"A l'Iran et à la Russie, je pose la question: quel genre de nation veut être associé au meurtre de masse d'hommes, de femmes et d'enfants innocents ?", les a interpellées Trump.

Cette opération, a-t-il dit, est la conséquence directe de l'incapacité de la Russie, le principal allié de Bachar al Assad avec l'Iran, à empêcher l'utilisation des armes chimiques par le régime syrien.

"En 2013, le président Poutine et son gouvernement ont promis au monde qu'ils garantiraient l'élimination des armes chimiques de la Syrie. L'attaque récente d'Assad, et la réponse d'aujourd'hui, sont le résultat direct de la promesse non tenue de la Russie."

La Russie, a poursuivi Trump, doit décider si elle poursuit le long de cette "voie sombre" ou si elle se joint aux nations civilisées.

(Avec les bureaux de Washington, Londres, Beyrouth, Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey à Paris; Henri-Pierre André et Marc Joanny pour le service français, édité par Danielle Rouquié)

3 commentaires

  • 14 avril 11:56

    TRUMP oublie un peu vite ce qu'ont fait les USA au Vietnam . L'agent orange continue de faire des ravages .


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