Plusieurs sociétés françaises ont reçu une lettre et un questionnaire leur demandant si elles mettaient en place des programmes internes de lutte contre les discriminations. Cette démarche fait écho à la politique de Donald Trump et sa chasse aux programmes DEI (Diversité, équité, inclusion).

Donald Trump, à Washington DC, le 28 mars 2025 ( AFP / SAUL LOEB )
"Ce sont des avancées qui correspondent d'abord à nos valeurs françaises". Le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a défendu lundi 31 mars les politiques d'inclusion pourfendues par la nouvelle administration Trump, se disant "profondément choqué" de la lettre envoyée par l'ambassade américaine à des entreprises françaises et a appelé à "ne pas transiger" sur la loi.
Affirmant sur RTL que le gouvernement aurait "une discussion avec l'ambassade des Etats-Unis", Laurent Saint-Martin a dit souhaiter "comprendre quelle est vraiment l'intention derrière" cette initiative.
"Un pas de plus dans l'extraterritorialité américaine"
Plusieurs entreprises françaises ont reçu ces derniers jours une lettre et un questionnaire de l'ambassade des Etats-Unis leur demandant si elles mettaient en place des programmes internes de lutte contre les discriminations. La missive les prévient que, le cas échéant, cela pourrait les empêcher de travailler avec l'Etat américain.
Pour Laurent Saint-Martin, cette lettre revient à demander aux entreprises "de renoncer aux politiques d'inclusion qui sont la loi tout simplement française et parfois européenne, notamment sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans la lutte contre les discriminations, contre le racisme, la promotion de la diversité pour aider les personnes en situation de handicap". "Tout ceci, ce sont des avancées qui correspondent d'abord à nos valeurs françaises. Nous en sommes fiers et nous ne voulons pas transiger sur cela", a martelé le ministre, pour qui cette demande des Etats-Unis "serait un pas de plus dans l'extraterritorialité américaine, mais cette fois-ci sur le champ des valeurs".
Dans le même temps, l'ancien patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a dénoncé "une lettre très bizarre, totalement inacceptable". "Aucune entreprise française ne devrait céder à cette espèce de chantage" , a t-il abondé à l'antenne de BFM Business .
Samedi, le ministre du Commerce extérieur avait déjà vivement réagi, dénonçant des "ingérences américaines inacceptables". Dimanche, l'actuel président du Medef Patrick Martin avait lui déclaré qu'il était "hors de question" de "renoncer" aux règles d'inclusion dans les entreprises françaises.
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