MACRON VEUT "CONTINUER À EMMERDER LES NON-VACCINÉS JUSQU'AU BOUT"
PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron dit vouloir, dans une interview publiée mardi par le Parisien, "continuer à emmerder jusqu'au bout" les non-vaccinés en France face à la crise du coronavirus en France, en plein débat au Parlement sur la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal.
"Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie", affirme le président de la République dans cet entretien avec des lecteurs du quotidien.
"Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné…", ajoute Emmanuel Macron.
Les propos du chef de l'Etat ont déclenché de vives réactions dans les rangs de l'opposition, accusant le président de la République de faire preuve de "mépris" ou de "faute politique".
Alors que le nombre de nouveaux cas quotidiens de contamination par le coronavirus s'est élevé mardi à un niveau sans précédent de près de 272.000, l'Assemblée nationale a repris en fin de journée ses débats sur le projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, dont le calendrier d'examen a été retardé par une suspension de séance inattendue dans la nuit de lundi à mardi.
En dépit de ce contretemps, le gouvernement souhaite toujours que le pass vaccinal, qu'il escomptait voir appliqué à partir du 15 janvier, entre en vigueur le plus rapidement possible, a assuré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
"Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale", insiste Emmanuel Macron dans son entretien au Parisien. "D’ailleurs, la quasi-totalité des gens, plus de 90%, y ont adhéré. C’est une toute petite minorité qui est réfractaire. Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l’emmerdant encore davantage."
Le président de la République redit toutefois son opposition à l'obligation vaccinale - "Je vais forcer des gens à aller se faire vacciner ? Les emprisonner et puis les vacciner ? (...) On ne fera pas ça" - et exclut un tri des patients, parce qu'on ne peut pas "placer des soignants face à cela".
Emmanuel Macron écarte également de nouvelles mesures de restriction autres que celles annoncées le 27 décembre dernier par le Premier ministre Jean Castex, dont la fixation de jauges pour les grands rassemblements ou le télétravail obligatoire dans la mesure du possible pour une durée de trois semaines.
"Les décisions ont été annoncées la semaine dernière, donc il faut les laisser vivre", déclare le chef de l'Etat.
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse)
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