
Verdict du procès concernant les accusations de détournement de fonds de l'UE par la dirigeante d'extrême droite française Marine Le Pen et le parti RN, à Paris
Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Marine Le Pen et huit eurodéputés coupables de détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national (devenu Rassemblement national, RN), qui pourrait provisoirement empêcher la cheffe de file du parti, Marine Le Pen, de briguer à nouveau l'Elysée.
La peine des coprévenus devrait être connue en fin de matinée à l'issue de la lecture du jugement.
Le parquet a requis en novembre à l'encontre de Marine Le Pen cinq ans de prison, dont deux fermes, ainsi que 300.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité, assortis d'une exécution provisoire.
La justice est particulièrement attendue sur la question d'une inéligibilité applicable immédiatement, même en cas d'appel, car cela empêcherait Marine Le Pen de se lancer dans la course à l'Elysée en 2027.
"Si Marine Le Pen ne peut pas se présenter, il y a un risque de choc dans l'opinion", se serait inquiété en privé le Premier ministre François Bayrou selon des propos rapportés par le Figaro.
La peine d'inéligibilité pourrait cependant être levée si Marine Le Pen gagne son procès en appel avant l'élection présidentielle.
LES DERNIERS DÉVELOPPEMENTS :
10h50 - La présidente du tribunal correctionnel de Paris, Bénédicte de Perthuis, a déclaré que le tribunal avait reconnu Marine Le Pen et huit eurodéputés coupables de détournement de fonds publics.
10h25 - Le tribunal correctionnel de Paris a commencé à rendre son jugement, dont la lecture devrait prendre environ deux heures.
9h40 - Marine Le Pen est arrivée au tribunal correctionnel de Paris, sans adresser un mot à la presse. Elle est accompagnée de son avocat, Rodolphe Bosselut.
7h40 - "Il y aura un appel quoiqu'il arrive (...) dans tous les cas de figure, on conteste le fond de la décision", indique sur TF1 Louis Aliot, maire RN du Perpignan, qui figure parmi les accusés au procès des assistants parlementaires européens du Front national.
Le parquet a requis à son encontre 18 mois de prison dont 12 avec sursis, 30.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité avec exécution provisoire. Si cette peine était confirmée, il serait déchu dans l'immédiat de son mandat municipal.
Interrogé sur la succession de Marine Le Pen pour la candidature à l'élection présidentielle 2027 en cas d'empêchement, Louis Aliot indique que "d'ici deux ans, il peut se passer des choses", tout en reconnaissant qu'"il ne fait pas de mystère que Jordan Bardella serait le mieux placé" pour prendre la suite.
7h40 - "Les Françaises et les Français demandent depuis longtemps à ce qu'il n'y ait pas de distinction entre les puissants et les femmes et les hommes ordinaires. Et la justice doit s'appliquer à tous et à toutes", déclare le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure sur France 2.
"Ce n'est pas la première fois" que des responsables politiques sont condamnés à une peine d'inéligibilité, rappelle-t-il. "Marine Le Pen n'a pas à être une exception".
Interrogé sur une condamnation avec exécution provisoire, Olivier Faure reconnaît: "Je comprends que ses électeurs et ses électrices [de Marine Le Pen, NDLR] aient le sentiment que ce serait une difficulté pour eux. Ça, c'est une évidence".
"En même temps, qui peut comprendre qu'il y ait désormais l'idée que quand vous êtes désormais candidat à l'élection présidentielle et la loi ne s'applique pas à vous."
(Reportage Juliette Jabkhiro et Elizabeth Pineau, rédigé par Blandine Hénault et Tangi Salaün)
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