De nombreuses professions ont longtemps été interdites aux femmes. crédit photo : Shutterstock
Elles s’appellent Jeanne Chauvin, Edith Cresson, Madeleine Brès, Martine Monteil ou encore Françoise Mabille et ont ouvert la voie à de nombreuses femmes dans différents secteurs. De la médecine au barreau. Des postes au sein de la police au métier de sapeur-pompier en passant par le poste de Premier ministre, florilège de femmes ayant permis de faire avancer l’égalité des droits dans le monde du travail.
Jeanne Chauvin: le barreau s’ouvre aux femmes
Une femme bardée de diplômes se présente devant la Cour d’appel de Paris pour prêter serment en tant qu’avocate. Jeanne Chauvin détient non seulement deux baccalauréats, en Lettres et en Sciences, mais également deux licences en Philosophie et en Droit, et un doctorat en droit. Une première pour une femme. Toutefois, les esprits misogynes de l’époque lui refusent le statut d’avocat. Qu’à cela ne tienne, cette spécialiste du droit, femme engagée de surcroit, va tout faire pour modifier la loi. Un combat couronné de succès en 1900 avec l’adoption d’une loi autorisant les femmes diplômées d’une licence en droit à être avocat. C’est une victoire pour Jeanne Chauvin. Elle devient la seconde femme à prêter serment après Olga Petit, mais la première avocate de France à plaider. Elle est nommée en 1926 Chevalier de la Légion d’honneur par Raymond Poincaré, lui-même avocat et Président de la République française.
Madeline Brès: femme médecin
C’est la première femme à accéder aux études de médecine. Madeleine Brès, née en 1842 ouvre sans le savoir la voie de la médecine à bien des femmes après elle. Sa vocation lui vient dès l’âge de 8 ans mais le chemin est semé d‘embûches. Les femmes à l’époque n’ont pas accès aux études supérieures. Il lui faudra attendre l’année 1861 et le droit pour les femmes de passer le baccalauréat puis l’année 1868. Cette année ouvre le droit aux femmes de se présenter aux concours de médecine pour finalement entrer dans l’Histoire. Elle obtient l’autorisation de son mari pour présenter ses examens et le soutien non seulement de Victor Dury alors ministre de l’Instruction publique, mais aussi celui de l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III. Elle fait ses débuts en 1870 en qualité d’interne l’Hôpital de la Pitié dans le service du professeur Broca en pleine guerre franco-prussienne.
En 1871, elle s’inscrit au concours de l’Externat. Elle est refusée par l’ensemble des directeurs des hôpitaux de l‘Assistance publique. Elle obtiendra tout de même un doctorat en 1875 pour sa thèse «De la mamelle et de l’allaitement» et sera reçue avec une mention «extrêmement bien». Il faudra attendre l’année 1886 pour que les femmes accèdent au concours de l’Internat avec, pour la première fois en 1900, une femme reçue: Marthe Francillon-Lobre.
Edith Cresson: une femme à Matignon
Edith Cresson est et reste à ce jour la seule et unique femme à accéder au poste de Premier ministre. Edith Cresson arrive à Matignon le 15 mai 1991 sous la présidence de François Mitterrand. Elle y restera jusqu’au mois d’avril 1992. Elle fait l’objet de réactions violentes et sexistes de la part de la classe politique et des médias dans leur ensemble dès ses premières prises de parole. Pourtant, cette femme politique, connue pour sa pugnacité et ses compétences sur le plan économique, sort Matignon de sa torpeur.
Edith Cresson s’inspire ainsi de techniques du secteur privé et fait appel à des groupes d’experts sur des sujets précis pour aider la France à sortir du marasme économique dans lequel elle est plongée. Elle renforce la lutte contre le travail clandestin, décide la décentralisation de plusieurs institutions publiques, dont l’Ecole nationale d’administration déplacée à Strasbourg et augmente les cotisations d’assurance maladie de 0,9 point pour combler le déficit de la Sécurité sociale. Cependant tout cela ne suffira pas et elle démissionnera de son poste moins d’un an après avoir été nommée.
Martine Monteil: l’ex-patronne de la police judiciaire
C’est la digne héritière d’une longue dynastie policière. Martine Monteil est la première femme à la tête d’un commissariat de la police judiciaire de Paris avant d’arriver à la tête de «La Mondaine», une brigade spécialisée dans la répression du proxénétisme. Elle fait tomber madame Claude et son réseau de call-girls dans les années 1960-1970. Elle traque les terroristes des attentats de 1995 à la station Saint-Michel. Elle poursuit les serial killer Mamadou Traoré et Guy George. Elle gravit ainsi les échelons de l’institution policière devenant en 1996 la première femme patronne de la brigade criminelle ou encore la première directrice régionale de la police judiciaire de la préfecture de police en 2002 avant d’accéder au poste de directrice centrale de la police judiciaire. Là encore c’est une première pour cette policière de haut vol.
Françoise Mabille: la première sapeuse-pompière
C’est la pionnière du métier. Françoise Mabille est la première femme à devenir sapeuse-pompière en 1974. Une carrière amorcée par l’obtention d’un brevet de secouriste en 1973 avant de se manifester auprès du chef du centre de secours de Barentin en Seine-Maritime, pour obtenir le précieux statut. Elle exercera pendant deux ans en toute illégalité. La loi autorisant les femmes à exercer le métier de sapeur-pompier ne sera modifiée qu’en 1976 grâce à elle. Elle obtient en 2005, la médaille de l’Ordre du mérite avant de recevoir en 2017 la Légion d’honneur. Françoise Mabille s’est donnée corps et âme à son métier pendant 37 ans, avant une retraite bien méritée. A ce jour, la profession de sapeur-pompier compte seulement 16% de femmes dans ses effectifs, soit 40.000 personnes.
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