Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé mardi auprès du président français Emmanuel Macron son opposition à un quelconque accord de cessez-le-feu au Liban qui n'empêcherait pas le Hezbollah de se réarmer et de se regrouper, ont fait savoir les services du dirigeant israélien.
Emmanuel Macron a dit plus tôt ce mois-ci vouloir la conclusion d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, mouvement chiite armé aligné sur l'Iran, ainsi que la fin des exportations d'armes utilisées par l'armée israélienne pour ses offensives dans la bande de Gaza et au Liban.
"Les livraisons d'armes, la prolongation de la guerre à Gaza et son extension au Liban ne peuvent produire la sécurité attendue par les Israéliens et par tous dans la région", a dit le président français au dirigeant israélien lors d'un entretien téléphonique le 6 octobre, avait alors rapporté l'Elysée.
Dans un communiqué, les services de Benjamin Netanyahu ont fait savoir mardi que celui-ci a "dit au président Macron qu'il s'oppose à un cessez-le-feu unilatéral, qui ne changerait pas la situation sécuritaire au Liban et qui ramènerait le pays dans sa situation préalable".
Le Premier ministre israélien a souligné que l'Etat hébreu mène des opérations "contre l'organisation terroriste du Hezbollah afin de l'empêcher de menacer les citoyens d'Israël à la frontière nord et de permettre à ceux-ci de rentrer chez eux en toute sécurité", ont-ils ajouté.
Aucun commentaire n'a été effectué dans l'immédiat par l'Elysée.
Paris a rejeté lundi une demande formulée par Benjamin Netanyahu, qui a appelé au retrait des soldats de la mission de maintien de la paix des Nations unies au Liban - la Finul.
Le gouvernement français a par ailleurs convoqué l'ambassadeur israélien après plusieurs incidents ce mois-ci entre l'armée israélienne et les Casques bleus de la Finul, qui sont environ 10.500 dont quelque 700 fournis par la France.
Benjamin Netanyahu a été pris de court par la volonté d'Emmanuel Macron d'organiser à Paris une conférence sur le Liban avec des participants comme l'Afrique du Sud et l'Algérie, ont dit les services du dirigeant israélien, car ces pays oeuvrent pour "priver Israël de son droit fondamental à l'auto-défense et, de fait, rejettent son droit même d'exister".
L'Afrique du Sud a déposé devant la Cour internationale de justice (CIJ) une plainte accusant Israël d'actes génocidaires dans la bande de Gaza. L'Algérie a soumis en avril dernier au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution demandant d'accorder à la Palestine le statut de membre de plein droit des Nations unies puis, en mai, un texte appelant Israël à stopper son offensive militaire à Rafah, dans le sud de Gaza.
Dans un communiqué distinct, en forme de réponse indirecte à des commentaires d'Emmanuel Macron, les services de Benjamin Netanyahu ont par ailleurs déclaré que l'Etat d'Israël a été établi grâce à "la guerre d'Indépendance, avec le sang de nos combattants héroïques, dont la plupart étaient des rescapés de l'Holocauste, notamment du régime de Vichy en France".
Selon des informations de presse, le président français a déclaré plus tôt dans la journée, en conseil des ministres, qu'Israël a été "créé par une décision de l'Onu", invitant le Premier ministre israélien à ne pas l'oublier.
Les Nations unies ont approuvé des "centaines" de résolutions antisémites contre Israël ces dernières décennies, ont déclaré les services de Benjamin Netanyahu dans leur second communiqué.
(Steven Scheer à Jérusalem, rédigé par Jean Terzian)
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