* Deux militaires nommés à la Défense et l'Intérieur * La Cédéao se réunit au Nigeria pour débattre de nouvelles mesures * L'hypothèse d'une intervention militaire fait débat * L'Onu s'inquiète des conditions de détention du président Bazoum par Boureima Balima et Abdel-Kader Mazou NIAMEY/ABUJA, 10 août (Reuters) - La junte nigérienne a nommé un gouvernement dans la nuit de mercredi à jeudi, défiant la Cédéao qui réclame le rétablissement du pouvoir civil et doit se réunir dans la journée au Nigeria pour s'entendre sur de nouvelles mesures à l'encontre des militaires au pouvoir à Niamey. Depuis le coup d'Etat du 26 juillet et le placement en résidence surveillée du président Mohamed Bazoum, les officiers putschistes ont rejeté plusieurs tentatives de médiation et ignoré un ultimatum de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest pour restaurer la démocratie. Mahamane Roufai Laouali, présenté comme le secrétaire général du gouvernement, a annoncé la nomination d'un cabinet composé de 21 ministres. Deux militaires ont été désignés aux postes de ministres de la Défense et de l'Intérieur. Dans le même temps, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé son inquiétude sur les conditions de détention de Mohamed Bazoum et de sa famille, détenus dans la résidence présidentielle sans eau courante ni électricité et privés d'aliments frais depuis plusieurs jours. "Le secrétaire général (...) appelle une nouvelle fois à la libération immédiate et sans condition (de Mohamed Bazoum) et à son rétablissement dans ses fonctions de chef de l'Etat", a déclaré un porte-parole de l'Onu. Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Cédéao à Abuja, la capitale nigériane, pourrait entériner de nouvelles mesures en réponse au coup d'Etat, qui succède à la prise du pouvoir des militaires au Mali, au Burkina Faso et en Guinée au cours des trois dernières années. Le bloc ouest-africain brandit la menace d'une intervention militaire en dernier recours, même s'il dit vouloir épuiser toutes les voies diplomatiques. Des émissaires du président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la Cédéao, ont pu s'entretenir mercredi à Niamey avec les dirigeants de la junte, laissant entrevoir l'espoir d'un dialogue. L'hypothèse d'une intervention militaire et le risque d'une escalade militaire au Sahel, où l'insurrection djihadiste a fait des milliers de morts, des millions de déplacés et entretient une crise humanitaire, divise au sein de la Cédéao. Les militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso, deux pays suspendus des instances de l'organisation ouest-africaine, ont promis de se ranger au côté des putschistes de Niamey en cas d'opération armée des pays voisins. (Rédigé par Alessandra Prentice et Sofia Christensen, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Tangi Salaün)
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