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"Nous ne voulons pas que la Russie quitte la Syrie", assure le nouveau dirigeant Ahmad al-Chareh
information fournie par Boursorama avec Media Services 30/12/2024 à 15:05

"Nous ne voulons pas que la Russie quitte la Syrie de la manière dont certains le souhaiteraient", a assuré Ahmad al-Chareh.

Ahmad al-Chareh à Dams, en syrie, le 22 décembre 2024. ( AFP / - )

Ahmad al-Chareh à Dams, en syrie, le 22 décembre 2024. ( AFP / - )

Le nouveau dirigeant de la Syrie, Ahmad al-Chareh, a déclaré dimanche 29 décembre lors d'une interview à la chaîne al-Arabiya que la Syrie devait conserver des relations avec l'Iran, allié du président déchu Bachar al-Assad, ainsi qu'avec la Russie.

"La Syrie ne peut pas continuer sans des relations avec un grand pays au poids régional comme l'Iran mais il faut que celles-ci se fassent sur la base du respect de la souveraineté des deux pays et sans ingérences", a-t-il estimé.

"La Russie est un pays important", a-t-il également dit, parlant d'intérêts "stratégiques profonds". "Nous ne voulons pas que la Russie quitte la Syrie de la manière dont certains le souhaiteraient" , a-t-il ajouté.

Ahmad al-Chareh a en outre déclaré s'attendre à ce que l'Arabie saoudite joue un "rôle très important" en Syrie, où elle pourrait tirer parti de "grandes opportunités d'investissement".

Il a également plaidé pour une intégration à la future armée des Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes et appuyées par les États-Unis, qui ont pris le contrôle de plusieurs régions dans le nord-est. "Les armes doivent être uniquement aux mains de l'État" , a dit Ahmad al-Chareh, ajoutant : c'est sur "ces critères" que des "négociations" seront menées avec les FDS "dans l'espoir de trouver une solution appropriée".

Des élections dans 4 ans ?

Le nouveau dirigeant syrien a d'ailleurs indiqué que la "dissolution de HTS" serait annoncée lors d'une "conférence du dialogue national" qui sera "inclusif et représentera l'ensemble des Syriens". Il n'a pas précisé de date.

Sur le terrain, les forces syriennes se sont lancées cette semaine dans des opérations contre des combattants loyaux au régime déchu. Elles ont par ailleurs arrêté jeudi un dirigeant du pouvoir déchu, considéré comme responsable de nombreuses condamnations à mort dans la tristement célèbre prison de Saydnaya près de Damas, selon l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Le nouvel homme fort de Syrie a par ailleurs déclaré que l'organisation d'élections dans le pays pourrait prendre quatre ans. "Le processus électoral pourrait prendre quatre ans", a affirmé Ahamd al-Chareh dont le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête d'une coalition, s'est emparé de Damas le 8 décembre à l'issue d'une offensive éclair. Il a ajouté qu'il serait nécessaire de "réécrire la Constitution" , une tâche qui pourrait prendre "deux ou trois ans", dans cet entretien avec la chaîne saoudienne.

Mi-décembre, un responsable du nouveau pouvoir avait annoncé une suspension de la Constitution et du Parlement pendant une période de trois mois.

Depuis leur arrivée au pouvoir, les nouvelles autorités tentent de rassurer la communauté internationale, dont une grande partie avait mis au ban Bachar al-Assad au début de la guerre dans le pays, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie.

Levée des sanctions

Alors que la guerre a fait plus d'un demi-million de morts, causé la fuite de millions de personnes et morcelé et ravagé le pays, Ahamd al- Chareh a demandé une levée des sanctions internationales. "Les sanctions ont été imposées à la Syrie en raison des crimes commis par le régime" de Bachar al-Assad , a-t-il indiqué, ajoutant que vu que les auteurs des exactions ne sont plus au pouvoir, "les sanctions doivent donc être levées automatiquement".

Le conflit a été marqué par l'implication de plusieurs puissances internationales occidentales comme les États-Unis ou la France (via la coalition antijihadistes), mais aussi la Russie et l'Iran ou encore de groupes armés comme le Hezbollah libanais.

Depuis son entrée en fonction, le gouvernement de transition dirigé par Mohammad al-Bachir a promis de respecter les droits des minorités du pays multiethnique et multiconfessionnel ainsi que ceux des femmes.

Une déclaration d'une membre de la nouvelle administration a cependant soulevé un tollé cette semaine. Dans un entretien à une chaîne de télévision turque, Aïcha al-Debs, présidente du "Bureau des affaires de la Femme" et seule femme au sein du gouvernement, a appelé les femmes à "ne pas outrepasser (...) leur rôle éducatif au sein de la famille" .

Dimanche, comme pour calmer le jeu, le chef de la diplomatie syrienne, Assaad Hassan al-Chibani, a affirmé sur X que les autorités soutenaient "pleinement" les droits des femmes. "Nous croyons au rôle actif de la femme au sein de la société, et nous avons confiance en (...) ses compétences", a-t-il précisé.

5 commentaires

  • 31 décembre 00:00

    De route façon la Russie n'a plus les moyens de rester dans la région...


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