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Nouveaux raids israéliens meurtriers à Gaza, le Hamas rejette une proposition israélienne de trêve
information fournie par AFP 17/04/2025 à 23:46

Un Palestinien à côté de corps de proches tués dans une frappe israélienne et transportés à l'hôpital indonésien de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 avril 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )

Un Palestinien à côté de corps de proches tués dans une frappe israélienne et transportés à l'hôpital indonésien de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 avril 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a rejeté jeudi une proposition israélienne de trêve à Gaza, réclamant un accord "complet" pour mettre fin à la guerre, après de nouvelles frappes israéliennes qui ont coûté la vie à au moins 40 Gazaouis, selon les secouristes.

Le Hamas avait réservé sa réponse sur cette proposition, transmise par le médiateur égyptien. "Les accords partiels sont utilisés par (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu et son gouvernement comme couverture pour son projet politique (...) et nous ne participerons pas à cette politique", a déclaré Khalil al-Hayya, son négociateur en chef.

Le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, une figure d'extrême droite, a réagi en appelant à "intensifier les combats" à Gaza, pilonnée par l'armée israélienne qui y a aussi élargi ses opérations terrestres, depuis qu'elle y a repris son offensive le 18 mars, rompant une trêve de deux mois.

Un responsable du Hamas avait indiqué lundi à l'AFP que le projet israélien prévoyait le retour, en plusieurs temps, de dix otages vivants en échange d'une trêve d'"au moins 45 jours", de la libération de 1.231 prisonniers palestiniens détenus par Israël et du déblocage de l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien.

Le Hamas a formellement rendu jeudi soir sa réponse par écrit aux médiateurs en Egypte et au Qatar, a dit à l'AFP un responsable du Hamas.

Le Hamas "cherche un accord global impliquant un échange de prisonniers en une seule fois en échange de l'arrêt de la guerre, d'un retrait de l'occupation de la bande de Gaza, et du début de la reconstruction" dans le territoire, a ajouté Khalil al-Hayya.

Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. Il exige son désarmement et le départ de ses combattants de Gaza, ce que le mouvement refuse.

- "Tout a explosé" -

Dans la matinée, le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a fait état "d'au moins 16 martyrs, la plupart des femmes et des enfants, dans le tir de deux missiles israéliens sur plusieurs tentes abritant des familles déplacées dans la zone d'Al-Mawassi", dans la région de Khan Younès (sud).

Un père et son enfant ont aussi été tués dans une frappe contre leur tente près d'Al-Mawassi, a-t-il ajouté.

Des images de l'AFP ont montré des tentes en feu dans le secteur, et des membres de la défense civile luttant contre les flammes, et des civils s'employant à recueillir les restes de victimes.

Des enfants dans un camp de déplacés touché par une frappe à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 avril 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Des enfants dans un camp de déplacés touché par une frappe à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 avril 2025 ( AFP / Eyad BABA )

"Soudain on a vu une lumière rouge. Puis les tentes ont explosé et pris feu. Tout a explosé. Nous avons couru vers la mer et vu le feu se propager d'une tente à l'autre. Des enfants ont été déchiquetés!", s'exclame Israa Aboulrouss, une déplacée à Mawassi.

Dans le nord de Gaza, la défense civile a aussi fait état de sept morts, "en majorité des femmes et des enfants", dans une frappe sur une tente de déplacés à Beit Lahia.

A Jabalia, une frappe a touché un abri de fortune tuant au moins sept membres d'une même famille et un raid sur une école abritant des déplacés a coûté la vie à six personnes, a-t-elle ajouté. Deux autres Palestiniens ont péri dans des tirs israéliens à Gaza-ville.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a par ailleurs annoncé qu'un de ses locaux à Gaza avait été "endommagé par un explosif", le deuxième incident de ce type en trois semaines, s'affirmant "scandalisé".

- "Territoire invivable" -

Carte de la bande de Gaza montrant les couloirs de Netzarim et de Philadelphie, et l'Axe de Morag, un nouvel axe sous contrôle israélien et séparant les villes de Khan Younès et Rafah ( AFP / Omar KAMAL )

Carte de la bande de Gaza montrant les couloirs de Netzarim et de Philadelphie, et l'Axe de Morag, un nouvel axe sous contrôle israélien et séparant les villes de Khan Younès et Rafah ( AFP / Omar KAMAL )

Resserrant l'étau, l'armée israélienne a annoncé mercredi avoir transformé 30% du territoire palestinien "en périmètre de sécurité", une zone tampon dont est bannie la population.

Une "stratégie qui consiste à rendre le territoire invivable", pour Agnès Levallois, maîtresse de conférence à la Fondation pour la recherche stratégique.

La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés au moins une fois depuis le début de la guerre.

Des Palestiniens autour des débris après qu'une frappe a touché un camp de déplacés dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 avril 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Des Palestiniens autour des débris après qu'une frappe a touché un camp de déplacés dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 avril 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Alors que "chaque habitant de Gaza dépend pour survivre de l'aide humanitaire", celle-ci est "menacée d'un effondrement total" en raison du blocus imposé par Israël sur son entrée à Gaza depuis le 2 mars, ont alerté jeudi 12 ONG dans un communiqué commun.

Le Hamas a lui accusé Israël d'utiliser "la famine comme arme" de guerre.

Un garçon récupère le reste de la farine renversée après une frappe sur un camp de fortune à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 avril 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Un garçon récupère le reste de la farine renversée après une frappe sur un camp de fortune à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 avril 2025 ( AFP / Eyad BABA )

A Rafah (sud), Nidal Wresh Agha dit "prier" pour que les armes se taisent "pour que nous puissions nous reposer, tenir nos enfants près de nous, respirer à nouveau, et essayer de récupérer les fragments d'une vie enfouie dans les décombres".

La guerre a Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud israélien,qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes, selon l'armée israélienne. Durant la trêve observée du 19 janvier au 17 mars, 33 otages, dont huit morts, ont été remis à Israël, en échange de la sortie d'environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.691 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.065 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne il y a 18 mois.

6 commentaires

  • 17 avril 18:48

    2 poids 2 mesures avec la Russie, des sanctions ont été immédiatement appliquées. Tous les jours on assiste à des massacres de masse de la population ayant pour but évident de chasser les habitants de Gaza de chez eux et rien ne se passe à part des blablabla...


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