Le nouveau site basé à Is-sur-Tille a vocation à retraiter des marchandises défectueuses à échelle industrielle. De nombreuses marques grand public sont concernées, de Moulinex à Krups en passant par Calor.

( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )
"Il y a un marché, et c'est rentable". Le groupe français d'électroménager Seb a ouvert vendredi 25 avril son "centre européen de reconditionnement" afin de donner une nouvelle vie aux friteuses, machines à café ou autres aspirateurs, vendus à prix réduits.
"C'est bon pour la planète et c'est bon pour l'entreprise", a déclaré le président de Seb, Thierry de La Tour d'Artaise, en ouvrant en Bourgogne une unité destinée à reconditionner 40.000 produits dès cette année qui, autrement, auraient fini à la poubelle.
"Si on les jette, on a une perte totale. Ici, on reconditionne et on les revend. On fait une valeur ajoutée", explique le dirigeant qui croit fermement en cette "nouvelle activité industrielle". Seb prévoit de réaliser d'ici à 2030 "3 à 5% de ses ventes en produits reconditionnés". "C'est déjà beaucoup", selon le patron, si on rapporte ce taux aux quelque 8,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires réalisés par Seb l'an dernier.
Le marché est certes balbutiant: "Aujourd'hui, l'électroménager reconditionné est encore un marché de niche", explique à l'AFP Laurent Cours, directeur études et statistiques au Groupement des marques d'appareils pour la maison (Gifam).
Le concurrence italien De Longhi déjà lancé
"39% des Français ont déjà acquis un appareil électrique passé par un processus de reconditionnement", précise-t-il. Mais seuls 5% l'ont fait pour le petit électroménager (4% pour le gros). "Il y a un besoin. C'est incontournable", croit cependant Pierre-Antoine Deletombe, directeur du projet "reconditionnement" chez Seb. "Demain, des clients n'achèteront que du reconditionné", estime-t-il.
La motivation de Seb s'analyse aussi à l'aune de ses concurrents déjà lancés sur le secteur, notamment l'Italien De Longhi. Dédié au petit électroménager, le nouveau centre est implanté dans l'usine historique d'Is-sur-Tille (Côte d'Or), là où un artisan ferblantier, Antoine Lescure, a posé les bases de Seb en 1857. "Il remettait une couche d'étain pour donner une seconde vie aux ustensiles. C'est dans l'ADN du groupe", explique M. Deletombe.
Is-sur-Tille ne s'occupe pas des réparations de produits en panne dont l'utilisateur veut allonger la durée de vie grâce au bonus versé par l'État. Pour ce faire, Seb a déjà agréé environ 200 ateliers, de taille modeste. Le centre d'Is-sur-Tille, lui, a une taille industrielle et se concentre sur les retours clients: ces marchandises défectueuses qui n'avaient jusqu'alors guère d'autre perspective que la poubelle.
Ainsi, des Moulinex, Calor ou autres Krups - toutes marques de Seb - sont récupérés, triés, réparés ou simplement nettoyés, puis remis sur le marché, avec une décote "de 20 à 30%" par rapport au neuf, selon Guillaume Hanoteau, directeur du site d'Is-sur-Tille.
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