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Occupé par des étudiants pro-Gaza, Sciences Po ferme ses principaux locaux vendredi
information fournie par AFP 03/05/2024 à 09:21

Des manifestants pro-palestiniens à Sciences Po Paris, le 26 avril 2024 ( AFP / Dimitar DILKOFF )

Des manifestants pro-palestiniens à Sciences Po Paris, le 26 avril 2024 ( AFP / Dimitar DILKOFF )

La direction de Sciences Po Paris a décidé la fermeture de ses principaux locaux vendredi en raison d'une nouvelle occupation par quelques dizaines d'étudiants mobilisés pour Gaza, au moment où le gouvernement redouble de vigilance face aux actions sur les campus français.

"Suite au vote de l'occupation des étudiants, les bâtiments du 25, 27, 30, rue Saint-Guillaume et du 56, rue des Saints-Pères, resteront fermés demain, vendredi 3 mai. Nous invitons à rester en télétravail", indique un message aux salariés, envoyé jeudi soir par la direction des Ressources humaines de Sciences Po.

Après un débat interne sur le Proche-Orient jeudi matin qu'ils ont jugé "décevant, mais sans surprise", les étudiants du comité Palestine de Sciences Po ont annoncé jeudi après-midi le lancement d'un "sit-in pacifique" dans le hall de l'école et le début d'une grève de la faim par six étudiants "en solidarité avec les victimes palestiniennes".

Jeudi soir, l'occupation du campus a été votée par une centaine d'étudiants réunis en assemblée générale, a indiqué à l'AFP une membre du comité Palestine, qui n'a pas donné son nom.

Les grèves de la faim continueront jusqu'à "la tenue d'un vote officiel non anonyme au conseil de l'Institut pour l'investigation des partenariats avec les universités israéliennes", a déclaré Hicham, du comité Palestine.

Après une mobilisation émaillée de tensions en fin de semaine dernière à Sciences Po, le mouvement avait été suspendu après l'accord de la direction pour organiser un débat interne -- qualifié de "townhall", terme utilisé aux Etats-Unis pour une grande réunion publique.

"Ça a été un débat dur, avec des prises de position assez claires, beaucoup d'émotion", a indiqué Jean Bassères, l'administrateur provisoire de Sciences Po, qui accueille quelque 2.000 étudiants à Paris selon le site de l'école. Il a appelé au "calme" avant le début des examens lundi.

- 300 personnes à la Sorbonne -

Jean Bassères, l'administrateur provisoire de Sciences Po, lors d'une conférence de presse, le 2 mai 2024 à Paris ( AFP / Dimitar DILKOFF )

Jean Bassères, l'administrateur provisoire de Sciences Po, lors d'une conférence de presse, le 2 mai 2024 à Paris ( AFP / Dimitar DILKOFF )

M. Bassères a indiqué avoir "pris des positions assez fermes sur certains sujets", en refusant "très clairement la création d'un groupe de travail qui était proposé par certains étudiants pour investiguer nos relations avec les universités israéliennes".

Il en a appelé "à la responsabilité de chacun", dans un contexte de plusieurs actions en France, en écho à la mobilisation des campus aux Etats-Unis où la police s'est déployée sur plusieurs sites.

Non loin de Sciences Po, devant la Sorbonne, où la police était déjà intervenue lundi pour évacuer des manifestants, près de 300 étudiants venus de différents campus se sont réunis jeudi après-midi et ont organisé un campement d'une vingtaine de tentes.

Ils ont été délogés une heure plus tard par plus d'une centaine de membres des forces de l'ordre, selon une journaliste de l'AFP.

Des policiers anti-émeute en position en marge d'un rassemblement d'étudiants en soutien au peuple palestinien après l'évacuation par la police d'un campement devant l'université de la Sorbonne, le 2 mai 2024 à Paris ( AFP / MIGUEL MEDINA )

Des policiers anti-émeute en position en marge d'un rassemblement d'étudiants en soutien au peuple palestinien après l'évacuation par la police d'un campement devant l'université de la Sorbonne, le 2 mai 2024 à Paris ( AFP / MIGUEL MEDINA )

La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a demandé jeudi matin aux présidents d'université de veiller au "maintien de l'ordre" public, en utilisant "l'étendue la plus complète des pouvoirs" dont ils disposent, lors d'une intervention en visioconférence au conseil d'administration de France Universités.

- Actions de Lille à Lyon -

France Universités, qui fédère 116 établissements d'enseignement supérieur dont 74 universités, a "salué la détermination de la ministre à porter une voie équilibrée et ferme pour un retour au calme".

L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) organise vendredi une "table du dialogue" place de la Sorbonne, pour "débattre avec les étudiants juifs", "lutter contre la polarisation du débat" et "montrer que l'on peut se mobiliser sans insulter et invectiver".

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille fermé en raison des manifestations de solidarité pro-palestinienne prévues par les étudiants, le 2 mai 2024 ( AFP / Sameer Al-DOUMY )

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille fermé en raison des manifestations de solidarité pro-palestinienne prévues par les étudiants, le 2 mai 2024 ( AFP / Sameer Al-DOUMY )

Les actions se sont multipliées ces derniers jours dans l'Hexagone, principalement sur les sites de Sciences Po à Paris et en régions, et dans quelques universités, dans un contexte politique électrique, La France insoumise étant notamment accusée par la droite d'"instrumentalisation" du mouvement.

Le campus Jourdan de l'Ecole normale supérieure (ENS) a été bloqué jeudi par des étudiants. A Lille, l'Institut d'études politiques a été fermé jeudi et les accès à l'Ecole supérieure de journalisme (ESJ) bloqués.

A Sciences Po Lyon, "une petite centaine" de personnes occupaient jeudi soir un amphithéâtre, a indiqué une représentante du syndicat étudiant Unef à l'AFP. La cheffe des députés LFI Mathilde Panot est venue leur "apporter son soutien" en fin de soirée après un meeting à Vénissieux, a-t-elle indiqué sur X. "Gloire à la jeunesse de ce pays qui défend notre humanité commune", a-t-elle ajouté.

A Saint-Etienne, une poignée d'étudiants ont bloqué jeudi matin les accès à un site universitaire, avant d'être évacués par la police.

8 commentaires

  • 03 mai 14:34

    jcsmits vous en savez des choses sur les lobbies!!! Tout dépend comment ils sont utilisés, par qui et dans quel but. Pour réunir ou comparer ces éléments c'est comme vouloir associé une chèvre et un cultivateur de salade. Soit la chèvre mangera la récolte soit le cultivateur mangera l'animal Les mentalités sont incompatibles


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