Pour Alexander Stubb, le président américain a besoin de "sortir gagnant" des éventuelles négociations.
Alexander Stubb, à Helsinki, en janvier 2025 ( Lehtikuva / VESA MOILANEN )
En déplacement au forum de Davos mercredi 22 janvier, le président conservateur finlandais s'est dit "plutôt optimiste" sur l'issue d'éventuelles négociations de paix sur l'Ukraine engagées par le président américain Donald Trump, estimant que ce dernier en sortirait "gagnant". "Je suis en fait plutôt optimiste, parce que Trump a besoin d'en sortir gagnant, et je crois qu'il le sera" , a déclaré Alexander Stubb, interrogé sur l'issue d'éventuelles négociations que lancerait le nouveau président américain, lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos (Suisse).
De nouvelles sanctions "probables", selon Trump
Donald Trump a indiqué être en discussion avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, et il a ajouté qu'il allait "très bientôt (s')entretenir" avec son homologue russe Vladimir Poutine pour trouver une issue au conflit déclenché par l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
Le président américain ainsi a jugé "probables" de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie si Moscou ne négocie pas la fin de la guerre contre l'Ukraine. "Cela semble probable", a déclaré Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, mardi 21 janvier, en réitérant que "la guerre n'aurait jamais eu lieu si j'avais été président" à l'époque. Il a encore indiqué que les Etats-Unis allaient "se pencher" sur la poursuite de l'aide militaire à Kiev, qui se monte à des dizaines de milliards de dollars depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022. "Nous parlons (au président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a-t-il dit. "Nous allons nous entretenir très bientôt avec le président (russe Vladimir) Poutine, et nous verrons ce qui se passera".
"C'est un dossier compliqué et je n'envie pas l'administration Trump s'ils veulent parvenir un accord dans une période de trois à six mois", a relevé pour sa part M. Stubb, en référence à l'ambition du président américain, qui avait même affirmé initialement pouvoir résoudre le conflit en 24 heures.
"Pas de paix sans l'Ukraine, et pas de paix sans l'Europe"
Le président finlandais a jugé "important de convaincre Donald Trump et son administration, qui vont négocier l'accord, mais aussi la Chine, qui peut influencer la Russie, que les trois principes clé demeurent l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale" de l'Ukraine. "Ce dernier point est plus compliqué, je l'admets, mais je ne pense pas qu'il faille non plus céder à ce sujet", a poursuivi M. Stubb.
"Le point de départ pour nous, c'est : pas de paix sans l'Ukraine, et pas de paix sans l'Europe", a encore estimé le chef d'Etat finlandais, européen convaincu et défenseur d'une ligne intransigeante face à Moscou. Il ne faut par ailleurs "pas se retrouver dans une situation où six mois après la conclusion d'un accord, ceux qui ont permis un tel accord se retrouveraient accusés d'avoir vendu l'Ukraine", a-t-il averti. La Finlande, qui partage près de 1.300 km de frontière avec la Russie, a rejoint l'Otan le 4 avril 2024, largement en raison de l'invasion russe en Ukraine, mettant un terme à plusieurs décennies de neutralité.
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