"C'était un sujet qu'on était capable de poser sur la table en disant que ce n'est pas tabou", mais sans aller plus loin, a noté un syndicaliste.

( AFP / LOIC VENANCE )
Faut-il intégrer une dose de retraite par capitalisation dans le système par répartition français ? Les organisations patronales et syndicales, réunies dans le cadre de la concertation sur les retraites, ont soupesé jeudi 24 avril la question, sans parvenir à une proposition commune concrète.
"C'est peut-être la première fois qu'on avait une discussion apaisée, tranquille, sur un sujet aussi explosif", s'est d'abord réjoui Éric Chevée, représentant de l'instance patronale des PME (CPME). Tout en admettant que "le périmètre un peu restreint" des échanges "fait que ça s'est bien passé".
Seules quatre organisations -Medef, CPME, du côté patronal, et CFE-CGC, CFDT du côté syndicats des salariés- étaient présentes jeudi. Deux autres organisations syndicales (FO et la CGT, opposées à la capitalisation) et une organisation patronale (l'U2P représentant les artisans) ne sont plus partie prenante à la discussion globale. La CFTC, qui a refusé de participer aux deux séances consacrées à la protection sociale (jeudi dernier et ce jeudi), reviendra autour de la table dès le 30 avril. "À huit organisations, ça aurait été différent. En tout cas, bien évidemment, c'est un sujet que nous conclurons en discussion à huit et pas à quatre ", a commenté Éric Chevée, invitant à d'autres débats sur le sujet.
"Pas tabou"
Christelle Thieffinne, représentante de la CFE-CGC, a résumé la limite de l'exercice de jeudi : un apport de capitalisation, "c'était un sujet qu'on était capable de poser sur la table en disant que ce n'est pas tabou, mais ce n'est pas là (dans cette concertation, NDLR) qu'on allait le faire".
Et, même à quatre, des frictions sont apparues jeudi sur des pistes annexes évoquées. Éric Chevée a ainsi mis sur la table une "proposition de travailler une heure de plus (par semaine) pour financer sa propre retraite".
"Trouver des mesures ou des dispositifs pour que l'on torde les aiguilles et que l'on torde les aspects juridiques, ça, ça ne va pas être possible", a rejeté Christelle Thieffinne, représentante de la CFE-CGC.
Moins d'un Français sur trois (29%) fait confiance au système par capitalisation , selon une étude Ifop pour la CGT parue récemment. Dans le système de répartition actuel, les actifs cotisent pour les retraités. Dans la capitalisation, l'épargne des actifs est placée et leur est reversée à leur retraite.
Pour la suite de la concertation sur les retraites, les deux séances qui viennent (30 avril et 15 mai) seront consacrées à la question du pilotage du système des retraites. Les partenaires rentreront ensuite dans la dernière ligne droite, pour tenter de concrétiser un accord, avant le 28 mai, date de la dernière réunion prévue.
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